samedi 18 février 2017

Le tueur intime de Claire Favan


Lecture dans le cadre des challenges :

 




Attention ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains. Vous allez entrer dans la tête du tueur... et avec Will Edwards vous n'en sortirez pas indemne. On vous aura prévenu ! À quinze ans, Will a déjà conscience de sa différence. Solitaire, maltraité, il jette son dévolu sur une de ses camarades de classe. Ce qui n'aurait dû rester qu'une banale amourette devient une véritable obsession pour celui qui se révèle déjà comme un prédateur redoutable. Car Will est un tueur en série en devenir qui se construit pas à pas. Lorsqu'il estime le temps venu de livrer ses victimes au monde, il part sur les routes des Etats-Unis. Sa signature déroutante ne tarde pas à attirer l'attention du FBI. Pourtant, l'enquête de l'unité spéciale s'enlise. Un nouveau profiler, RJ, arrive alors en renfort dans l'équipe. Tous les espoirs reposent sur lui pour démêler les mises en scène de ce tueur diabolique.


Au début du roman l'auteur nous plonge dans l'intimité du sérial killer en devenir nous décrivant les tortures infligées par ses camarades de lycée, les humiliations infligées par les professeurs qui font de lui la tête de turc de la classe. L'adolescent n'a qui vers se tourner puisque chez lui c'est encore pire depuis la mort de sa mère qui n'était pas exempte de tout reproche.

Puis sa vie change lorsqu'une nouvelle lycéenne prend sa défense mais cette situation plonge l'adolescent dans un dilemme : comment des gens peuvent-ils être heureux alors que lui souffre autant. La bonne action ne va pas avoir l'effet escompté car l'adolescent bascule et l'auteure nous plonge graduellement dans l'horreur en nous décrivant minutieusement le parcours du jeune homme. Elle nous livre les meurtres qui se succèdent insistant par tous les stades, toutes les émotions, que ressent le jeune homme : l'excitation pendant les phases de repérage de sa future victime, jubilation et fierté lorsqu'il parvient à faire souffrir ses victimes à un degré qu'il espérait ou lorsqu'il trouve de nouvelles tortures à inclure dans son cérémonial, colère et frustration lorsque ses proies meurent trop vite. Colère et frustration envers lui même également car la proie n'était pas à la hauteur de ses attentes et qu'il faut qu'il améliore sa technique.

Certes les scènes sont assez répétitives, mais c'est un peu normal avec un sérial killer qui reproduit généralement la même schématique, mais si cette impression se fait jour dans la tête du lecteur c'est le style qui produit cet effet, trop simple paraissant linéaire malgré les nombreux rebondissements. On ne peut écarter à la lecture cette impression qui fait ressortie une peu trop ouvertement qu'il s'agit d'un premier roman.

Un point renforcé par les inévitables clichés sur les enquêteurs, on a la nette impression que l'auteure a voulu regrouper tous les travers de la police : le bleu, l'ivrogne, la nymphomane , le bourreau de travail qui vient de divorcer et ne sait comment réagir avec les femmes... en ne décrivant que les plus puérils. L'accumulation de ces multiples travers sur une équipe,en est risible pour ne pas dire décevant.

Et que dire de la conclusion de ce roman, certes elle laisse présager une éventuelle suite, mais elle s'avère par trop téléphonée.

Au final les promesses de la quatrième de couverture n'ont été que partiellement respectée et c'est donc avec un avis plutôt mitigé que l'on sort de cette lecture. Pourquoi faut-il que les éditeurs se doivent obligé d'inclure sur la dernière de couverture des avis de lecteurs imaginaires, cette manière de procéder tend à ce que l'on juge plus sévèrement le roman lorsqu'il ne répond pas pleinement à nos attentes et qui ne donne aucune envie de lire un autre ouvrage de l'auteur.




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