samedi 19 mars 2016

La Marche du Nord, Georges Foveau


Lecture dans le cadre des challenges :




Sur les récriminations de l'obséquieux marchand Amimplain, l'Enquêteur Impérial Soze se rend aux confins de la Marche du Nord afin d'y mener ses propres recherches. Parvenu jusqu'à la forteresse, Soze y est accueilli par le commandant Kermadec, militaire héroïque et mystérieux. Autour de la garnison s'étend une forêt séculaire et inexplorée dont Amimplain convoite les richesses. Avec virulence, il accuse le commandant d'être le complice d'une peuplade sauvage et cruelle qui hante les ombres de la sylve en prédateurs sanguinaires. Le marchand réclame leur anéantissement ! Plutôt que de répondre aux questions de Soze, Kermadec l'entraîne au coeur de la forêt, dans l'intimité des légendes. Son éducation stricte de Fonctionnaire Impérial ne l'avait pas préparé à affronter les démons et merveilles qu'il y découvrira.


Au crépuscule de sa vie, l’Enquêteur Impérial se souvient d'une de ses premières enquêtes de fonctionnaire zélé et ambitieux dans l'exercice de ses fonctions de protecteur des dés intérêt de l'Empereur et de ses fidèles sujets. Une de ses premières missions qui l’entraînât dans les forêts obscures et quelque peu inhospitalières des Marches du Nord. C'est suite à l'accusation de marchands accusant le commandant de la garnison de ne pas remplir ses obligations qu'il y fut missionné par son supérieur.

L'enquête n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir une civilisation qui n'est pas encore touchée par l'expansionnisme de l'Empire. On trouve dans cette toile de fond une similitude avec l'Empire Romain qui se vérifiera tout au long de la lecture.

Le début de l'enquête s'annonce difficile pour le jeune fonctionnaire confronté d'une part à un militaire chevronné au passé glorieux et de l'autre à un marchand véreux. On sent de suite chez le jeune fonctionnaire un certain malaise s'installer. L’atmosphère pesante de la forêt dans la quelle le commandant entraîne Soze renforce le malaise notamment par le ton sarcastique et moqueur employé par le militaire.

Hormis par la présentation des faits et la conclusion de Soze, le côté thriller n'est pas du tout développé, c'est plus dans un roman initiatique que l'auteur nous entraîne en développant des thématiques plus en rapport avec un roman à la fois sociologique et ethnologique. En effet, l'auteur nous entraîne à la découverte d'une peuplade au système féodal primitif qui n'est pas par certains côtés sans nous rappeler la civilisation Celte. Tout comme pour la touche thriller, le côté fantasy se résume à la plus simple des expressions, ne reposant que sur l'empire imaginaire qui sert de toile de fond.

A la fois hymne à la nature et à la différence, nous entraîne dans un récit à l'atmosphère certes envoûtante mais l'opposition entre les deux cultures aussi différentes l'une que l'autre verse quelque peu dans un certain manichéisme. Un sentiment renforcé par une absence d'originalité, de thématiques éculées et d'une morale à la fois légère et naïve.

La découverte de l'univers est plutôt restreint puisqu'il se limite à la forêt à la fois humide et froide où vivant les autochtones. L'auteur, lors du voyage de Soze n'a pas daigné nous faire décrire les régions traversées. Le monde dans lequel évolue le protagoniste principal ne s'est limité qu'à la découverte de ce peuple primitif, de ses us et coutumes. En effet l'auteur s'attarde sur leurs croyances, leurs légendes... ce qui n'ait pas sans créer certaines longueurs . Impression encore renforcée par les introspection du protagoniste principal et de certains des autochtones. Heureusement le parcours initiatique du jeune homme se fait sur un ton souvent humoristique humoristique qui allégé un peu cette sensation de lourdeur, l'auteur allant m^me jusqu'à faire un clin d’œil à la Marseillaise.

La fête du Printemps de la peuplade à beaucoup de traits communs avec une des fêtes celtiques dans sa manière de se dérouler et le Grand Cornu évoqué ici n'est pas sans rappeler Cernunnos. A cette ressemblance avec les rites celtes viennent s'ajouter quelque références à ceux des indiens d'Amérique.

Soze personnage imbu de sa personne qui dans les premiers temps s'avère plutôt antipathique ce n'est qu'à la fin du roman qu'il montrera visage plus convaincant. Celui du commandant de la forteresse du commandant de la forteresses, de son enfance, de son passé militaire parvient à retenir l’attention du lecteur. La réussite de l'auteur sur les personnages réside dans celui du vieux sage Lounx Noir qui attire notre empathie.

Vocabulaire est recherché, soigné sans être complexe, mais le style essentiellement narratif se veut lent et la dynamique de lecture s'en ressent fortement.

Des thèmes éculés, un côté thriller totalement absent, un côté fantasy pas assez exploité, une succession de longueurs : ce roman n'arrive pas à convaincre le lecteur.






Aucun commentaire: