samedi 10 janvier 2015

Mystic River -Dennis Lehane


Lecture dans le cadre du 

CHALLENGE MORT-SÛRE N° 13 DE L'ECRAN AU LIVRE



East Buckingham, non loin de Boston, abrite le quartier des locataires, les Flats et celui de petits propriétaires, le Point. Aux Flats, l'avenir des habitants se résume aux allocations chômage de fin de mois. Au Point, on espère se faire une petite vie tranquille loin des voyous de "Cradeville". Mais quelquefois, les enfants de ces deux quartiers aiment à se retrouver.


C'est le cas de Jimmy Marcus et Dave Boyle des Flats et de Sean Devine de Point. Leurs familles se connaissent car les pères travaillent dans la même entreprise de chocolat… même si le père de Sean est contremaître et celui de Jimmy, simple ouvrier. Un samedi de 1975, alors que les trois gamins se bagarrent dans la rue, deux prétendus policiers descendent de voiture, les sermonnent et se proposent de raccompagner le petit Dave chez lui. L'enfant ne réapparaît que quatre jours plus tard. Tous comprennent et se taisent. Dave, qui a subi le pire, se réfugie lui aussi dans le silence et la culpabilité. Vingt-cinq ans plus tard, l'assassinat de Katie, la fille de Jimmy Marcus, portera en écho le sceau de cet événement tragique et indicible. 


En 1975, alors qu'il joue avec ses amis Jimmy et Sean dans une rue de Boston, Dave, 11 ans, est kidnappé. Il s'enfuit quatre jours plus tard. Les garçons se perdent de vue. Vingt cinq ans après, Sean est devenu policier. C'est ainsi que le film fut présenté lors de sa rediffusion sur nos antennes en novembre 2014. Mystic River est un film américain réalisé par Clint Eastwood sorti sur le grand écran en 2003. Le film m'ayant beaucoup plus, c'est donc tout naturellement ce qui m'a poussé à acquérir ce roman pour le challenge Mort-Sûre 2015 de l’Écran au Livre.

Au-delà du simple roman policier, de l'enquête méticuleuse, Mystic River est un roman très complet, profondément humain même s'il est très noir : livre prenant dont l'intrigue, bien que secondaire, entretient le mystère jusqu'au bout. En effet, bien que celle-ci soit efficace et implacable, elle passe au deuxième plan ; car le point fort de ce roman c'est ses personnages et les splendides descriptions des quartiers de Flats et du Point. Des quartiers pauvres de Boston qui s'inscrivent dans le récit comme des personnages essentiels à l'histoire et qui dégagent une aura particulièrement bien adaptée à ce récit très sombre que rehausse encore la rivalité sociale et les voyous de légende portés aux nues. A mesure que l'enquête progresse, les voiles se lèvent sur des vérités aussi troubles que les eaux de la Mystic River qui recèlent bien des secrets inavouables. Une toile de fond qui fait toute l'originalité et le paroxysme de l'histoire.

Les personnages sont complexes, vivants et le lecteur s'attache rapidement à eux même si parfois l'on s'en détache d'eux au gré de leurs histoires, de leurs erreurs, de leurs faiblesses. Des personnages, qui d'aucune manière ne laissera le lecteur indifférents. Au contraire de certains auteurs qui décrivent leurs personnages au fil des actions ici l'auteur prend son temps pour nous faire découvrir toutes leurs facettes qu e celles-ci soient bonnes ou mauvaises.

Même si vous avez au préalable le film, la manière d'amener le final pourra encore vous surprendre par l'atmosphère qui s'en dégage mais surtout par les interrogations que vous vous poserez la dernière page tournée. Plus qu'un roman policier Mystic River c'est, par la puissance des mots, avant tout un roman d’atmosphère.
Dans son roman l'auteur aborde des thèmes de l'amour, l'amitié, la trahison, la culpabilité et le contexte social des classes ouvrières. L'auteur aborde le sujet grave des abominations que subissent les enfants et l'influence que cela peut avoir quand ils grandissent. Un sujet d'actualité servi par des dialogues forts dont il se dégage une telle puissance des mots.

Le style de l'auteur est à la fois très fluide mais aussi très détaillé. Un style qui fait du roman une œuvre forte, aussi noir qu'humaine.

Si l'adaptation faite par Clint Eastwood est très fidèle au roman et à l'ambiance dégagée par celui-ci n'arrive pas à retranscrire pleinement le récit tel qu'il se présente à nos yeux dans ce thriller psychologique qui fourmille de trésors de description impossible à décrire par l'image.





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