Georges
Colleuil nous conduit au XIIIème siècle sur les pas de Jandal,
l'enfant « marqué ». Dans cette quête initiatique, il est
question de réincarnation, du massacre des cathares, du Talmud brûlé
en place de Grève, de moines copistes torturés, de la fée
Mélusine, de Djinns, d'anges, de génies, de rêves prémonitoires,
de troubadours dévorés, d'ennemis invisibles, de tatouages
mystérieux et magiques dont le pouvoir attise la convoitise des
inquisiteurs, des empailleurs et de l'Université de Paris déversant
ses escholiers dans les tavernes où des filles secrètes s'occupent
gentiment d'eux. Après la réalisation de films, l'écriture
d'ouvrages de référence sur le Tarot et sur la fonction
thérapeutique des symboles, l'auteur signe ici son premier roman
ésotérique et transpose, à la fiction, ses thématiques de
prédilection.
Le récit s'ouvre sur
un court prologue : des fouilles archéologiques ont mis à jour
un tombeau datant du XIIIe siècle dans lequel repose un corps
recouvert de figures abstraites au symbolisme mystérieux.
Puis l'on fait un
énorme bond en arrière en partant sur les traces du personnage.
Avant de commencer une quête initiatique l' auteur pose le contexte
de l'intrigue à savoir des parchemins qui conserveraient le savoir
de civilisations disparues. Une mise en contexte assez simple, rien
de vraiment bien original. Puis l'on assiste à la naissance de
l'enfant, son adolescence protégée par le cercle d'amis qui formait
avec son père une confrérie.
L'auteur nous promène
tout au longe dur récit des pays du Moyen Orient à Paris en passant
par le pays d'Oc et le comté de Toulouse. L'on est projeté en
pleine croisade des Albigeois, aux prémices de l'antisémitisme,...
Lors des pérégrinations du personnage principal l'on croise des
personnes plus ou moins connues qui ont véritablement vécues à
l'époque. L'auteur fait également un clin d’œil aux légendes
Arthuriennes avec pour précepteur un nom qui n'est pas sans rappeler
un célèbre barde de cette époque. Les descriptions bien dosées
permettent au lecteur de bien s'immiscer dans le monde de l'époque.
Les personnages sont
dans l'ensemble bien esquissés même si à la fin du récit on
constate que l'on aimerait en savoir plus sur certains des
protagonistes principaux, l'histoire étant essentiellement centrée
sur le personnage principal et lorsqu’il n'est pas présent l'on ne
sait rien des autres personnages. De ce fait le récit s'avère
quelque peu linéaire.
Les thématiques
annoncées en quatrième de couverture sont peu développées et de
ce fait l'on se situe plus dans un roman historique que dans un
thriller ésotérique bien que les parties fantastique et thriller
soient tout de même très légèrement présentes. L'auteur n'a pas
assez exploité les sujets énoncés et de ce fait on est plutôt
déçu.
Le point fort du roman
se situe donc dans la plume poétique, imagée de l'auteur.
Le dénouement ne
surprend pas assez le lecteur malgré un final plus axé sur le
thriller et matinée d’une petite pointe de fantastique, l’origine
des tarots manquant réellement de crédibilité. Au final, l'on se
trouve dans un roman plutôt simple qui ne parvient pas à convaincre
pleinement le lecteur. En effet, on a parfois l'impression que
l'auteur était pressé d'en finir et que certains sujets n'ont été
que survolés. Une lecture malgré tout divertissante .
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