mardi 21 juin 2016

Le parchemin interdit, Georges Colleuil



Georges Colleuil nous conduit au XIIIème siècle sur les pas de Jandal, l'enfant « marqué ». Dans cette quête initiatique, il est question de réincarnation, du massacre des cathares, du Talmud brûlé en place de Grève, de moines copistes torturés, de la fée Mélusine, de Djinns, d'anges, de génies, de rêves prémonitoires, de troubadours dévorés, d'ennemis invisibles, de tatouages mystérieux et magiques dont le pouvoir attise la convoitise des inquisiteurs, des empailleurs et de l'Université de Paris déversant ses escholiers dans les tavernes où des filles secrètes s'occupent gentiment d'eux. Après la réalisation de films, l'écriture d'ouvrages de référence sur le Tarot et sur la fonction thérapeutique des symboles, l'auteur signe ici son premier roman ésotérique et transpose, à la fiction, ses thématiques de prédilection.


Le récit s'ouvre sur un court prologue : des fouilles archéologiques ont mis à jour un tombeau datant du XIIIe siècle dans lequel repose un corps recouvert de figures abstraites au symbolisme mystérieux.

Puis l'on fait un énorme bond en arrière en partant sur les traces du personnage. Avant de commencer une quête initiatique l' auteur pose le contexte de l'intrigue à savoir des parchemins qui conserveraient le savoir de civilisations disparues. Une mise en contexte assez simple, rien de vraiment bien original. Puis l'on assiste à la naissance de l'enfant, son adolescence protégée par le cercle d'amis qui formait avec son père une confrérie.

L'auteur nous promène tout au longe dur récit des pays du Moyen Orient à Paris en passant par le pays d'Oc et le comté de Toulouse. L'on est projeté en pleine croisade des Albigeois, aux prémices de l'antisémitisme,... Lors des pérégrinations du personnage principal l'on croise des personnes plus ou moins connues qui ont véritablement vécues à l'époque. L'auteur fait également un clin d’œil aux légendes Arthuriennes avec pour précepteur un nom qui n'est pas sans rappeler un célèbre barde de cette époque. Les descriptions bien dosées permettent au lecteur de bien s'immiscer dans le monde de l'époque.

Les personnages sont dans l'ensemble bien esquissés même si à la fin du récit on constate que l'on aimerait en savoir plus sur certains des protagonistes principaux, l'histoire étant essentiellement centrée sur le personnage principal et lorsqu’il n'est pas présent l'on ne sait rien des autres personnages. De ce fait le récit s'avère quelque peu linéaire.

Les thématiques annoncées en quatrième de couverture sont peu développées et de ce fait l'on se situe plus dans un roman historique que dans un thriller ésotérique bien que les parties fantastique et thriller soient tout de même très légèrement présentes. L'auteur n'a pas assez exploité les sujets énoncés et de ce fait on est plutôt déçu.

Le point fort du roman se situe donc dans la plume poétique, imagée de l'auteur.

Le dénouement ne surprend pas assez le lecteur malgré un final plus axé sur le thriller et matinée d’une petite pointe de fantastique, l’origine des tarots manquant réellement de crédibilité. Au final, l'on se trouve dans un roman plutôt simple qui ne parvient pas à convaincre pleinement le lecteur. En effet, on a parfois l'impression que l'auteur était pressé d'en finir et que certains sujets n'ont été que survolés. Une lecture malgré tout divertissante .





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