mardi 2 décembre 2014

Sœurs sorcières - Jessica Sportwood


LECTURE COMMUNE





Vers l'aube du XXe siècle, trois soeurs atteindront l'âge de décision, toutes les trois sorcières. L'une d'elles, qui aura reçu le don de manipuler la pensée des autres, sera la plus puissante sorcière de tous les temps....
Cette prophétie dit autre chose encore, bien pire à mes yeux, mais je préfère ne pas tout écrire dans ces pages, de crainte qu'elles ne tombent en de mauvaises mains


La littérature young-adult à caractère plutôt féminin n'est pas un genre que j'aborde habituellement, mais dans le cadre d'une Lecture Commune du Forum Mort Sûre j'aborde le genre pour la première fois. Et c'est déjà avec un a-priori dubitatif que j'ouvre les premières pages de cet ouvrage. La quatrième de couverture me fait tout de suite penser à la série Charmed que mon épouse et mes filles regardaient à la télévision, et qu'il faut bien avouer que je n'appréciais que moyennement.

Dans une Angleterre de fin XIXe siècle contrôlée par de mystérieux Frères contrôlent le monde, le femmes sont soumises à des vies quelles choisissent à peine. Dès leurs dix-sept ans, elles n'ont d'autres choix que de devenir l'épouse d'un homme ou entrer en religion. C'est dans cette improbable Angleterre intemporelle, où souffle le vent de l'Inquisition, que vivent avec leur père, depuis le décès de leur mère, trois sœurs dont l’aînée à la charge des plus jeunes.

Avec des sorcières qui doivent échapper à une sorte d'Inquisition, un peu comme dans les sorcières de Salem, le postulat de départ pouvait s'avérer intéressant, mais malheureusement dans son traitement l'auteure n'a fait aucune preuve d'originalité nous servant, comme souvent dans le genre – au vu des critiques sur les blogs -, une énième histoire de malédiction, de prophétie et de fratrie. En effet, le tableau qu'elle dépeint des trois sœurs orphelines dans un manoir campagnard emprunte trop aux classiques de la littérature anglaise.

Si mêler la sorcellerie à un univers historique était une idée intéressante, l'auteure n' a encore une fois de plus pas su exploiter son idée, l'univers qu'elle décrit s'avère par trop superficiel, à aucun moment il n'y a de formulations d'idées hormis des femmes discutant fanfreluches. Dés le début du roman le lecteur est peu emballé par l'histoire, l'auteur tarde trop à attirer celui-ci dans son univers. Quand aux thématiques abordées, et notamment celle de la condition de la femme l'auteure nous sert du grand n'importe quoi, elle aurait pu faire l'effort d'au moins se documenter quelque peu avant d'avancer des inepties.

La narration est languissante, ne débutant réellement qu'à l'arrivée de la gouvernante, la dynamique est lente, plus on tourne les pages moins on avance et plus on s’emmêle dans les atermoiements sentimentalo-familiaux de la narratrice. Les dialogues sont complètement inintéressants quand aux retournements de situation ils ne font que perdre le lectorat dans les tergiversations plus ou moins vaseuses de la protagoniste principale qui passe son temps à saouler le lecteur. Et l'auteur de surcroît nous inflige un triangle amoureux des plus ridicules, l'héroïne principale qui fait tomber tous les beaux et intelligents gosses du coin, il n'y a pas de choix car pour l'auteure si on n'est pas beau on est forcément débile.

Une héroïne, chargée de s'occuper de ses jeunes sœurs, on s'attendait à un personnage fort, mature, et sur quoi on tombe sur une protagoniste se plaignant sans cesse de son sort, ressassant sempiternellement le fait de devoir s'occuper de ses sœurs et déclarant plus tard, en complète contradiction que celles-ci sont indépendantes. L'auteur nous présente sa protagoniste principale comme une puissante sorcière mais nous dépeint une femme incapable de maîtriser la magie qui ne se résume qu'à quelques tours de passe-passe. Une super-héroïne qui doit sauver le monde face à de gros méchants !!! Quand aux autres sœurs elle nous sert d'un côté une protagoniste délurée et agaçante et de l'autre une protagoniste éteinte et que l'on ne commence à découvrir qu 'à la fin du roman.

Une intrigue trop prévisible, un univers peu approfondit, des personnages ayant leur personnalité propre mais peu fouillés, une action tardive, ce roman n'a qu'un seul intérêt : celui de faire perdre son temps au lecteur. Si la littérature young-adult se résume à cela, il y a peu de chance que çà intéresse un lectorat masculin.



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