LECTURE COMMUNE
Vers
l'aube du XXe siècle, trois soeurs atteindront l'âge de décision,
toutes les trois sorcières. L'une d'elles, qui aura reçu le don de
manipuler la pensée des autres, sera la plus puissante sorcière de
tous les temps....
Cette prophétie dit autre chose encore, bien pire à mes yeux, mais je préfère ne pas tout écrire dans ces pages, de crainte qu'elles ne tombent en de mauvaises mains
Cette prophétie dit autre chose encore, bien pire à mes yeux, mais je préfère ne pas tout écrire dans ces pages, de crainte qu'elles ne tombent en de mauvaises mains
La
littérature young-adult à caractère plutôt féminin n'est pas un
genre que j'aborde habituellement, mais dans le cadre d'une Lecture
Commune du Forum Mort Sûre j'aborde le genre pour la première fois.
Et c'est déjà avec un a-priori dubitatif que j'ouvre les premières
pages de cet ouvrage. La quatrième de couverture me fait tout de
suite penser à la série Charmed que mon épouse et mes filles
regardaient à la télévision, et qu'il faut bien avouer que je
n'appréciais que moyennement.
Dans
une Angleterre de fin XIXe siècle contrôlée par de mystérieux
Frères contrôlent le monde, le femmes sont soumises à des vies
quelles choisissent à peine. Dès leurs dix-sept ans, elles n'ont
d'autres choix que de devenir l'épouse d'un homme ou entrer en
religion. C'est dans cette improbable Angleterre intemporelle, où
souffle le vent de l'Inquisition, que vivent avec leur père, depuis
le décès de leur mère, trois sœurs dont l’aînée à la charge
des plus jeunes.
Avec
des sorcières qui doivent échapper à une sorte d'Inquisition, un
peu comme dans les sorcières de Salem, le postulat de départ
pouvait s'avérer intéressant, mais malheureusement dans son
traitement l'auteure n'a fait aucune preuve d'originalité nous
servant, comme souvent dans le genre – au vu des critiques sur les
blogs -, une énième histoire de malédiction, de prophétie et de
fratrie. En effet, le tableau qu'elle dépeint des trois sœurs
orphelines dans un manoir campagnard emprunte trop aux classiques de
la littérature anglaise.
Si
mêler la sorcellerie à un univers historique était une idée
intéressante, l'auteure n' a encore une fois de plus pas su
exploiter son idée, l'univers qu'elle décrit s'avère par trop
superficiel, à aucun moment il n'y a de formulations d'idées hormis
des femmes discutant fanfreluches. Dés le début du roman le lecteur
est peu emballé par l'histoire, l'auteur tarde trop à attirer
celui-ci dans son univers. Quand aux thématiques abordées, et
notamment celle de la condition de la femme l'auteure nous sert du
grand n'importe quoi, elle aurait pu faire l'effort d'au moins se
documenter quelque peu avant d'avancer des inepties.
La
narration est languissante, ne débutant réellement qu'à l'arrivée
de la gouvernante, la dynamique est lente, plus on tourne les pages
moins on avance et plus on s’emmêle dans les atermoiements
sentimentalo-familiaux de la narratrice. Les dialogues sont
complètement inintéressants quand aux retournements de situation
ils ne font que perdre le lectorat dans les tergiversations plus ou
moins vaseuses de la protagoniste principale qui passe son temps à
saouler le lecteur. Et l'auteur de surcroît nous inflige un triangle
amoureux des plus ridicules, l'héroïne principale qui fait tomber
tous les beaux et intelligents gosses du coin, il n'y a pas de choix
car pour l'auteure si on n'est pas beau on est forcément débile.
Une
héroïne, chargée de s'occuper de ses jeunes sœurs, on s'attendait
à un personnage fort, mature, et sur quoi on tombe sur une
protagoniste se plaignant sans cesse de son sort, ressassant
sempiternellement le fait de devoir s'occuper de ses sœurs et
déclarant plus tard, en complète contradiction que celles-ci sont
indépendantes. L'auteur nous présente sa protagoniste principale
comme une puissante sorcière mais nous dépeint une femme incapable
de maîtriser la magie qui ne se résume qu'à quelques tours de
passe-passe. Une super-héroïne qui doit sauver le monde face à de
gros méchants !!! Quand aux autres sœurs elle nous sert d'un
côté une protagoniste délurée et agaçante et de l'autre une
protagoniste éteinte et que l'on ne commence à découvrir qu 'à
la fin du roman.
Une
intrigue trop prévisible, un univers peu approfondit, des
personnages ayant leur personnalité propre mais peu fouillés, une
action tardive, ce roman n'a qu'un seul intérêt : celui de
faire perdre son temps au lecteur. Si la littérature young-adult se
résume à cela, il y a peu de chance que çà intéresse un lectorat
masculin.
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