LECTURE DANS LE CADRE DU CHALLENGE
Ringil
tente d’échapper à son sinistre passé : la famille qui l’a
renié et les magnats du commerce d’esclaves qui veulent sa peau.
Il n’a plus qu’un endroit où se réfugier : la cité de
Yhelteth, au coeur de l’empire du Sud. Il y trouve asile auprès
d’une ancienne sœur d’armes, désormais haute conseillère de
l’empereur. Mais celle-ci a ses propres problèmes, et Ringil se
retrouve impliqué dans des allégeances douteuses. Personne ne le
sait encore, mais la cité est sur le point d’exploser...
Après
un premier tome sortant du schéma classique habituel des romans du
genre et qui ne savait pas toujours savoir quelle direction prendre,
ce n'est plus le cas avec ce deuxième tome. En effet, l'intrigue
évite de s'éparpiller dans plusieurs directions et, se
révèle vraiment dense et complexe, entraînant le lecteur, sans
temps mort, dans une histoire vraiment captivante malgré un début
un peu long à se mettre en place et quelques longueurs en milieu de
récit.
Avec
A Pierre Fendre,
l'auteur commence à prendre ses marques, que ce soit dans le domaine
de la fantasy ou dans la gestion de son histoire. En effet on sent
que le déroulement de l’intrigue est mieux maîtrisé et moins
volatile que dans le premier tome. Le fil conducteur de l'histoire
est efficace. L'auteur aborde des thèmes intéressants, que ce soit
sur l'esclavage ou, encore sur la vengeance, tout en remaniant et
modifiant les codes habituels de la fantasy.
Les personnages, à l'image de Ringil, le héros, se densifient et gagnent en complexité. Héros à la gloire perdue et qui s'épuisent avec l'âge, ils deviennent de plus en plus cyniques, amers et, posent sur le monde, un regard pas toujours très tendre sur le monde et son évolution, sur les hommes qui ne peuvent vivre sans la haine et la guerre. Ringil est le personnage qui a le plus évolué, il a gagné en charisme, mais est conjointement de venu plus sombre et plus acerbe. Archeth, se révèle elle aussi plus intéressante par son côté manipulatrice. Les nouveaux venus sont immédiatement identifiables et dotés d'une vraie voix, sans pour autant tomber dans le cliché.
Avec
A Pierre Fondre, l'auteur nous offre un tome de transition, même
l’intrigue se
révèle plus dense et plus soignée, l'auteur prend parfois son
temps dans ce deuxième qui recèle encore quelques longueurs et
gratifie le lecteur de plus de questions que de réponses.
L'auteur
continue à développer son univers et nous offre quelque chose de
différent de ce que l'on trouve habituellement en fantasy. Une
fantasy sombre, noire et violente matinée de fantastique et de SF, notamment avec les dwendas et les lieux gris. L'auteur
continue à présenter les dieux de la Cour Sombre qui jouent avec
les humains comme des poupées et, soulève ainsi pas mal de
questions dont on espère trouver les réponses dans le tome
prochain.
Le style de l'auteur se révèle toujours aussi incisif et prenant et, nous plonge vraiment dans cette histoire efficace et pleine d'action. En effet, l'auteur n'a plus à présenter ses personnages et l'univers, même s'il continue à développer ce dernier, et le récit gagne en intensité.
Avec moins de violence gratuite et de sexe, "A pierre fendre" s'impose comme une suite à la hauteur des attentes, voire des espérances des lecteurs, Richard Morgan composant un récit enlevé particulièrement bien foutu dans une histoire vraiment captivante faite d'actions, de stratégies, trahisons, et ceci malgré un début qui tarde à se mettre en place.
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