mercredi 15 mars 2017

La marche du prophète de Gabriel Katz


Lecture dans le cadre des challenges :

 



Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entre dévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…


Après avoir brillamment remporté son dernier combat dans les arènes de Morgoth, Leth Marek, accompagné par ses deux fils qui vivaient jusqu'ici avec leur mère dont il était séparé, prend la route de Kyrénia où il s'est acheté une maison. C'est accompagné de ses serviteurs qui n'ont pas voulu le quitter qu'il prend la route pour la Cité du Savoir. Alors que le convoi s'est arrêté pour la nuit dans un petit village, l'ex-gladiateur prend la défense d'une prêtresse d'un culte oublié. Mais Leth ne sait pas à ce moment là que cette bonne action va irrémédiablement changer sa vie.

Le héros va se retrouver impliqué dans un conflit politico-religieux opposant les adorateurs d'Ochin à ceux de la Grande Prêtresse, culte officiel de Kyrénia. Les Grands Prêtres de ce culte ne voient pas d'un très bon œil les idées subversives prônées par le Prophète. Des idées qui menacent leurs places à la tête de la cité.

Avec pour postulat de départ un conflit d’intérêt, l'intrigue s'avère des plus simples. Mais le synopsis du récit est bien construit. Si au début de l'histoire l'on a un peu de mal a se familiariser avec cette histoire, au fil des chapitres on se laisse tout de même emporté par les événements qui succèdent aux événements sur un bon rythme malgré des moments d'action pure, il faut le reconnaître, assez peu nombreux.

Si l'auteur nous plonge dans le même monde géographique que dans ces ouvrages précédents, il n'est dans le présent diptyque pas du tout développé. L'on n'a droit qu'à découvrir qu'un quartier de la cité, un château à demi en ruine, à une auberge... L’absence de carte ne permet pas de situer la ville dans l'univers déjà abordé, ni par rapport aux endroits cités dans le présent ouvrage.

Le récit alterne entre deux personnages, d'une part Leth devenu le Champions du culte d'Ochin, et d'autre part de Varian, un jeune novice rapidement propulsé dans la hiérarchie du culte de la déesse, et qui servirait de bouc émissaire si les choses venaient à mal tourner, et d'éviter ainsi que les Grands Prêtres s'y retrouvent directement impliqués.

Avec des responsables de culte qui œuvrent machiavéliquement dans l'ombre pour asseoir leur domination l'on n'est pas sans retrouver certaines analogies avec le martyre des chrétiens, l'église médiévale et ses inquisiteurs,...

Les personnages sont dépeints de fort belle manière, certains tiraillés entre leurs doutes et leurs ambitions, d'autres beaucoup plus sournois et malfaisants qu'il n'y paraît de prime abord. Bien que ces personnages soient assez nombreux, l'auteur a parfaitement su donner à chacun d'eux une identité propre et l'on n'a aucun mal à les suivre dans le récit.

La plus de l'auteur est simple, plutôt directe et efficace. Les descriptions des lieux et des situations, les introspections sont bien dosées, à aucun moment l'on n'a l'impression de longueurs. Les dialogues sont bien menés, avec des échanges verbaux empreints d'une pointe d'humour entre Leth et Desmeon qui apportent un peu de fraîcheur dans un univers que se révèle de plus en plus sombre au fur et à mesure que l'on avance dans le récit.

Un récit où la religion est certes omniprésente mais qui finalement se lit très bien même si l'on n'accroche pas du tout avec cette thématique. Un roman qui se situe toutefois nettement en deçà du Puits des Mémoires.




Aucun commentaire: