mercredi 21 octobre 2015

L'épée et la lumière, Joseph Colomba



L épée et la lumière symbolisent la quête chevaleresque et spirituelle de Hugo de Bonnefond, Frère Chevalier de l Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem. Au cours de ses aventures qui l’entraînèrent, des deux côtés de la Méditerranée, de situations périlleuses en terribles combats, il découvre, au prix d une profonde recherche initiatique, que son pire ennemi n est autre que lui-même. Il nous fait partager la vie sans concessions de ces Moines Soldats qui prêtent serment sur Dieu, la Vierge Marie et Saint Jean Baptiste. Ils vivent dans la droiture et en obéissance à l Ordre Souverain, renonçant à tous biens terrestres et consacrant leur vie à la défense des faibles et des opprimés, autant qu'au service des malades et des démunis. Mais ce roman nous entraîne aussi dans le monde du rêve, car c est bien de cela qu il s agit à travers l Histoire du passé et en particulier celle de la Chevalerie et de ce monde moyenâgeux où foisonnent intrigues et mystères


Nous faisons la connaissance du héros, une jeune chevalier de l'Ordre des Hospitaliers, alors qu'il revient d'une mission mandatée par son père Commandeur de l'Ordre pour la région de Haute-Provence. Fêté en héros pour avoir maté un baron renégat, il apprend peu après son retour qu'il doit suivre une formation spirituelle qui doit lui attribuer au sein de l'Ordre le rang d'Initié.

Si l'arrière fond de la trame est assez peu classique en roman historique,à savoir les Hospitaliers – on est plus habitué à pléthore de romans parlant des Templiers, le postulat de départ se révèle lui plutôt basique, il s'agit pour le jeune homme de suivre une quête initiatique qui doit le conduire vers la Sagesse et la Connaissance. Dès le début du roman nous assistons donc à la formation du jeune par un mystique de l'ordre et l'auteur aborde de multiples sujets tels que l'ère pré-chrétienne, l'osmose avec la nature et la sagesse druidique, le passé des hommes, le nombre d'or... Dans cette partie l'auteur démontre sa grande érudition, le lecteur moyen est un peu perdu par l'énumération de ces divers sujets pas assez développés pour que le moyen des mortels puisse en tirer un quelconque bénéfice s'il n'a pas au préalable acquis quelques bases. Une partie qui est composée de nombreuses longueurs et qui ne nous apporte pas vraiment d'éclaircissements sur les règles de l'Ordre.

Hormis cette partie plutôt courte, le récit est majoritairement tourné vers le conflit qui oppose l'Ordre qui maintient la paix et la sauvegarde des populations face aux exactions d'un baron qui sème la terreur dans la région. On est dans une partie plutôt conforme aux romans de chevalerie mettent en premier plan les prouesses guerrières de ces ordres de moines-guerriers. Les combats sont plutôt courts, d'une part pas assez visuels pour que le lecteur puisse pleinement s'y immerger, d'autre part parfaitement cohérents avec le rythme du récit et parfaitement adaptés aux chapitres très courts. L'auteur a choisi ici de privilégier la dynamique.

Le récit s'effectue en vieux français et bien qu'un lexique explicite en fin de roman les termes les plus spécifiques, l'auteur ne s'est pas totalement mis au niveau du lecteur néophyte en la matière car moult termes ne figurant pas au-dit lexique entrave quelque peu la rythmique de la lecture. Hormis le côté conflit, la vie quotidienne de l'Ordre est peu abordé et c'est d'autant plus dommageable que le lecteur espérait découvrir ce quotidien. Le point fort du roman c'est le côté moyenâgeux qui est bien abordé et qui nous fait découvrir des termes spécifiques de l'époque et apporte une connaissance intéressante au lecteur pour des lectures ultérieures..

Une lecture divertissante, malgré une première partie quelque peu soporifique, manquant un peu de profondeur quand au sujet principal, à savoir les Hospitaliers en général, on en apprend peu sur l'Ordre en lui-même.





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