mardi 12 mai 2015

Les pèlerins d'Yssel, Linden Oliver




Le roi Manfred se meurt, et le royaume d’Abhorn vacille dans le souffle irrégulier du monarque. Son fils aîné, le prince-servant Haert, à qui reviendrait légitimement la couronne, se protège des complots en éliminant tous ceux qui se dressent entre le trône et lui. S’il a le soutien de dame Katryn, son épouse et maîtresse intrigante aux sombres secrets, il s’attire l’inimitié de son frère, Saulen, et de sa sœur, Elvire, qu’il écarte habilement du pouvoir. D’autre part, il a dissout la compagnie des Dames d’Yssel, commandée par Moéva d’Arézar.
Cette guerrière-héroïne a pourtant combattu avec lui pour repousser l’assaut des Pillards pourpres et a tout perdu dans la bataille. Mais elle doit à présent s’exiler en Outre-Ezard. De son côté, Brilliân, premier-chevalier attitré de la princesse Elvire, part enquêter dans cette région dont il est originaire, car il y pressent l’éveil d’une menace. Il croise Moéva en route et voyage avec elle. On a confié à la mercenaire la garde d’une jeune lunarelle, descendante des demi-elfes, aux pouvoirs magiques naissants.
Mais surtout, au-dessus de ce monde fragile, la lumière d’Yssel, l’étoile reine du ciel et protectrice de la terre, faiblit dangereusement sans que personne ne s’en aperçoive. La véritable guerre n’a peut-être pas encore commencé, et son enjeu dépasse probablement les frontières du royaume.


Tout débord je remercie l'auteure de m'avoir proposé si gentiment de découvrir son roman.

Dans la première partie du roman l'auteur prend son temps pour poser son monde, le contexte géopolitique, son importante galerie de personnages et les bases de ses intrigues.Parmi la galerie de personnages elle nous invite à suivre plus particulièrement les destins de trois jeunes femmes en quête d'elles mêmes, un postulat de départ somme toute assez basique même si ici on ne tombe pas dans les travers habituels de la fantasy initiatique.

Les pêcheurs n'échappe pas à la sempiternelle règle du syndrome du premier tome la première partie comportent de nombreuses longueurs, certes nécessaires à la compréhension de l'histoire, mais de ce fait la lecture est plutôt lente. Par la suite la dynamique s'avère de meilleure facture même s'il n'y a pas de nombreux combats, de grandes batailles comme pouvait le laissait penser l'annonce d'un médiéval-fantasy. En effet, le roman s'avère plus intimiste qu'épique mais l'auteure mène son récit avec brio et le rythme lent ne se fait que peu ressentir, les pages se tournent toutes seules.

Si de prime abord, avec ses éternels conflits habituels entre royaumes voisins et de nombreuses références à la sempiternelle lutte humains-elfes, le monde médiéviste dépeint par l'auteure peut paraître plutôt classique, elle a su l'agrémenter d'éléments personnels. Le panthéon des dieux et déesses est très bien réalisé, la race qu'elle nous fait découvrir, les Lunarels, une race entre humains et elfes est innovante en fantasy, et si l'on est dans un monde médiéval, il est différent de ceux précédemment rencontrés. Mais ce qui fait la grande force de ce monde, c'est le légendes et le passé historique dont l'auteur émaille son récit.

Les personnages sont traités en profondeur, complexes, leurs psychologies sont extrêmement poussées et en aucun cas ne peuvent laisser les lecteurs indifférents même si parfois on a un peu de mal à ressentir vraiment de l'empathie pour certaines démontrant une certaine immaturité.

La plume de l'auteure est sensible, agréable, riche sans toutefois être trop complexe. Les intrigues sont savamment construites, les descriptions sont très visuelles et le lectorat n'a aucun mal à s'immerger profondément dans l'univers complexe offert par l'auteure.

Au final, Le Pêcheurs se révèle un très bon premier tome qui nous fait découvrir que tout n'a pas été écrit dans le genre. Une histoire brillamment maîtrisée de la première à la dernière page et qui laisse entrevoir une saga de premier plan.






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