jeudi 4 avril 2019

Toi de Zoran Drevkar



Imagine une tempête de neige sur l'autoroute, un bouchon de plusieurs kilomètres, aucune visibilité. Un homme sort de sa voiture et assassine froidement et méticuleusement, à mains nues, vingt-six personnes dans les véhicules alentour. C'est le début d'une série de meurtres sans mobile apparent commis par celui que la presse surnomme bientôt « le Voyageur ». Imagine cinq adolescentes. Cinq amies – avec leurs espoirs et leurs peurs, leurs envies et leurs problèmes – que rien ne peut séparer et qui vont devoir affronter le pire. Prises en chasse par un homme à qui tu ne voudrais pas avoir affaire, elles se jettent dans une fuite en avant désespérée. Imagine enfin un hôtel isolé en Norvège, où se déroule l’ultime confrontation dans un dénouement qui te laissera sans voix.



Dans le premier chapitre l'on suit plutôt brièvement un tueur de masse qui tue sur l'autoroute pendant une tempête de neige vingt six personnes.
Un tueur que l'on retrouvera à chaque début de partie du roman.

Dans la scène suivante un homme découvre son frère mort dans la cave de sa demeure, il a été congelé.

Puis l'auteur nous fait découvrir les autres personnages de premier plan de ce roman noir. Quatre jeunes filles qui n'ont pas de nouvelles d'une de leur amie depuis une semaine se rendent chez elle. Elles la découvre complètement droguée, elles découvrent également le père de la jeune fille mort enfermé dans un congélateur, ainsi qu'une mallette remplie de drogues.

Après que leur amie ait subit une désintoxication à la drogue, elles ont la mauvaise idée de vouloir vendre la drogue, et là pour elles cinq les ennuis commencent, car la drogue appartient au frère du défunt, un mafieux.

Ce qui d'entrée surprend le lecteur c'est le style très particulier de l'auteur. En effet on a une alternance de temps entre la deuxième et troisième personnes du singulier, ce qui ne laisse pas le choix au lecteur de la neutralité puisque l'on s'adresse directement à lui. Ce dernier doit se laisser porter par l’intrigue plutôt que de s'y immiscer. Ce qui tout au long du roman sera fort déroutant. Cette manière de procéder permet toutefois de connaître peu à peu les personnages : leur vie, leur passé, leurs pensées...

Si le suspense est bien présent dans le récit, la construction particulière donne un récit décousu et à maintes reprises il a envie de déposer le livre de manière définitive.

Le récit met beaucoup de temps à s'installer, l'histoire complexe est séparée en plusieurs niveaux, des retours en arrière permettent de creuser profondément la psychologie des personnages apportant au fil des pages de nouveaux éclairages à l'histoire.

Chaque chapitre se réfère à un personnage, et si la tension monte à chaque chapitre elle retombe à chaque fois en fin de chapitre, l'action s'arrête pour reprendre avec un autre personnage au chapitre suivant. Cette manière de procéder permet à l'auteur de faire comprendre que tous les personnages sont reliés entre eux même s'il faut attendre les derniers chapitres pour qu'on découvrent le rapport entre les deux histoires parallèles. Là encore le lecteur est déstabilisé. Et le final s'avère assez décevant, on attendait un dénouement plus fort.


C'est l'enchaînement des points de vue qui donne au récit sa dynamique, et si parfois on a l'impression que l'histoire n'avance pas à force de détails pas toujours nécessaires à la compréhension de l'histoire on parvient tout de même rapidement à la fin de l'histoire.

On aurait aimé avec le tueur de masse un final en adéquation avec la quatrième de couverture mais il n'en est rien. Le lecteur est déçu et ce roman noir laisse une impression plus que mitigée.










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