lundi 8 octobre 2018

Une heure de ténèbres de Michèle Rowe


Lecture dans le cadre du challenge :




Nuit noire sur le Cap. Le monde entier se mobilise contre le réchauffement climatique en éteignant les lumières pendant une heure. à la faveur de l’obscurité, une vague de violence déferle aux abords de la ville. Une mère et son bébé sont portés disparus. Prise d’otages ? Règlement de comptes ? Banale délinquance ? Chargée de l’enquête, Persy Jonas, inspectrice native des townships, fait alliance avec Marge Labuschagne, psychologue et ex-profileuse issue des quartiers blancs sécurisés, dont tout, pourtant, la sépare. Ensemble, elles vont devoir élucider une affaire aux ramifications beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. Terres confisquées par les Afrikaaners, promoteurs véreux, gangs criminels et politiciens corrompus : après Les Enfants du Cap, couronné par le prestigieux Debut Dagger Award, Michéle Rowe poursuit sa plongée saisissante au cœur d’un pays rongé par des années d’apartheid. Face à la violence, au sexisme, et à une discrimination toujours active, l’inspectrice Persy Jonas se hisse au rang des grandes héroïnes du polar.





Pour lutter contre le réchauffement climatique la ville du Cap a proposé à ses habitants d'éteindre, une fois par mois, toutes les lumières de la ville. C'est pendant cette heure d'obscurité presque totale que deux individus cagoulés pénètrent dans une villa et enlèvent une femme et son bébé.

L'enquête est confiée à l'inspecteur Tucker assisté de l'inspectrice Perséphone Jonas, une métisse que l'on a déjà rencontré dans le premier roman de l'auteure.

Persy est également contacté par la psychologue Marge Labuschagne qui l'avait assisté dans son enquête précédente car dans le même laps de temps une jeune fille d'une villa voisine des Petroussis à également disparue. Affaire que va dirigée l'enquêtrice.


A l'instar du précédent roman, la trame policière reste classique et évoque encore un développement immobilier qui ne tient pas compte de la préservation de l'environnement, l'auteure s'attache à nous faire découvrir plus en profondeur les clivages sociaux qui perdurent malgré la fin de l'apartheid et le désir des dirigeants et des institutions qui s'attachent à niveler ces inégalités en fixant des quotas sur les places réservées aux gens issus des quartiers pauvres. Sur ce dernier point elle insiste tout particulièrement en faisant ressortir le racisme des blancs de second plan qui ont l'impression d'être lésés.

Les personnages sont intéressants à suivre ayant chacun leur propre histoire, leurs propres soucis... On pourrait toutefois regretter qu'à certains moments leurs traits de caractères, au moins pour certains d'eux, soient poussés à la limite. On est parfois proche de la caricature et l'on n'échappe pas à certains clichés sur la police même si c'est moins prononcé que dans certains des romans du genre. Le personnage central a été réaffectée et l'on a malheureusement une relation avec son collègue qui est également le mari de la capitaine.

Le point fort de ce roman c'est la tension qui s'en dégage : on est souvent à la limite de la rupture entre racisme latent, politiciens véreux, trafics en tous genres et quartiers répartis en fonction des richesses ou tout simplement en fonction de la couleur de la peau.


Même si l'on peut reprocher quelques défauts l'auteure parvient d'assez belle manière à nous immerger dans son pays et à nous faire adhérer à sa thématique de prédilection, à savoir l'écologie.



1 commentaire:

Les lectures de Licorne a dit…

Merci Goupil ! je constate que dans les lectures "Afrique du sud" on retrouve très régulièrement un peu les mêmes thèmes, racisme, violence, corruption ... je te recommande Sonja Delzongle avec DUST si tu ne connais pas ! ;)