Lecture dans le cadre des challenges :
Leth
Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa
gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils
qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité
du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa
terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant,
une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète,
l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans
le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse,
où les puissants du Temple s’entre dévorent, une guerre ouverte
va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus
noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…
Après
avoir brillamment remporté son dernier combat dans les arènes de
Morgoth, Leth Marek, accompagné par ses deux fils qui vivaient
jusqu'ici avec leur mère dont il était séparé, prend la route de
Kyrénia où il s'est acheté une maison. C'est accompagné de ses
serviteurs qui n'ont pas voulu le quitter qu'il prend la route pour
la Cité du Savoir. Alors que le convoi s'est arrêté pour la
nuit dans un petit village, l'ex-gladiateur prend la défense d'une
prêtresse d'un culte oublié. Mais Leth ne sait pas à ce moment là
que cette bonne action va irrémédiablement changer sa vie.
Le
héros va se retrouver impliqué dans un conflit politico-religieux
opposant les adorateurs d'Ochin à ceux de la Grande Prêtresse,
culte officiel de Kyrénia. Les Grands Prêtres de ce culte ne voient
pas d'un très bon œil les idées subversives prônées par le
Prophète. Des idées qui menacent leurs places à la tête de la
cité.
Avec
pour postulat de départ un conflit d’intérêt, l'intrigue s'avère
des plus simples. Mais le synopsis du récit est bien construit. Si
au début de l'histoire l'on a un peu de mal a se familiariser avec
cette histoire, au fil des chapitres on se laisse tout de même
emporté par les événements qui succèdent aux événements sur un
bon rythme malgré des moments d'action pure, il faut le reconnaître,
assez peu nombreux.
Si
l'auteur nous plonge dans le même monde géographique que dans ces
ouvrages précédents, il n'est dans le présent diptyque pas du tout
développé. L'on n'a droit qu'à découvrir qu'un quartier de la
cité, un château à demi en ruine, à une auberge... L’absence de
carte ne permet pas de situer la ville dans l'univers déjà abordé,
ni par rapport aux endroits cités dans le présent ouvrage.
Le
récit alterne entre deux personnages, d'une part Leth devenu le
Champions du culte d'Ochin, et d'autre part de Varian, un jeune
novice rapidement propulsé dans la hiérarchie du culte de la
déesse, et qui servirait de bouc émissaire si les choses venaient à
mal tourner, et d'éviter ainsi que les Grands Prêtres s'y
retrouvent directement impliqués.
Avec
des responsables de culte qui œuvrent machiavéliquement dans
l'ombre pour asseoir leur domination l'on n'est pas sans retrouver
certaines analogies avec le martyre des chrétiens, l'église
médiévale et ses inquisiteurs,...
Les
personnages sont dépeints de fort belle manière, certains tiraillés
entre leurs doutes et leurs ambitions, d'autres beaucoup plus
sournois et malfaisants qu'il n'y paraît de prime abord. Bien que
ces personnages soient assez nombreux, l'auteur a parfaitement su
donner à chacun d'eux une identité propre et l'on n'a aucun mal à
les suivre dans le récit.
La
plus de l'auteur est simple, plutôt directe et efficace. Les
descriptions des lieux et des situations, les introspections sont
bien dosées, à aucun moment l'on n'a l'impression de longueurs. Les
dialogues sont bien menés, avec des échanges verbaux empreints
d'une pointe d'humour entre Leth et Desmeon qui apportent un peu de
fraîcheur dans un univers que se révèle de plus en plus sombre au
fur et à mesure que l'on avance dans le récit.
Un
récit où la religion est certes omniprésente mais qui finalement
se lit très bien même si l'on n'accroche pas du tout avec cette
thématique. Un roman qui se situe toutefois nettement en deçà du
Puits des Mémoires.
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