Lecture dans le cadre d'un partenariat avec :
Une femme, debout sur
le parapet d'un balcon à Lyon, fait une chute mortelle. Une ancienne
gloire de la tauromachie est retrouvée sauvagement assassinée dans
une chambre d’hôtel sordide. A des centaines de kilomètres de là,
dans un sous-bois, un cadavre carbonisé est découvert, lui aussi
mutilé.
Edwige Marion, jeune
commissaire, sémillante et déterminée, est confrontée à une
série de meurtres atroces, apparemment gratuits. Les maigres indices
dont elle dispose, des pollens de la forêt des Landes et quelques
cheveux, confortent son intuition : ces meurtres sont tous liés
à la corrida.
Le récit s'ouvre sur
une scène de meurtre en cours où l'on a le ressenti de la victime à
demi-inconsciente qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Puis l'on
fait rapidement connaissance avec l'enquêtrice principale qui fait
son jogging au bord du Rhône, et aperçoit un attroupement sur les
berges du fleuve, deux de ses adjoints sont déjà sur place
entourant le cadavre d'une jeune femme qui vient d'être repêchée.
Il s'agit du corps d'une avocate disparue il y a un mois, elle est
son client un ancien torero ne s'étaient pas présentés à une
audience pour escroquerie. Le corps de l'ancienne gloire de la
tauromachie avait été retrouvé nu et atrocement mutilé à son
hôtel et les policiers ne disposaient que peu d'indices, un K-Way
plutôt ancien avec dans les poches du pollen et quelques cheveux
blancs. Une clocharde avait contacté la police à l'époque
signalant qu'elle avait vu une femme qui dansait sur la rambarde de
son balcon faire une chute mortelle. Mais les policiers à leur
arrivée à l’hôtel de l'avocate, le corps avait disparue et
l'orage effacé toute trace. Ils n'avaient alors pas tenu compte des
dires de la pocharde. Ce n'est qu'après la découverte du corps de
la jeune femme et sa mention dans les journaux que la commissaire et
ses adjoints furent contactés par la femme de chambre de l’hôtel,
à l'époque hospitalisée , une jeune femme blonde était venue voir
l'avocate peu de temps avant le signalement de sa chute.
Avec peu d'indices
l'enquête démarre plutôt mal pour la commissaire et ses adjoints
de la DPJ de Lyon. Mais la découverte d'un corps d'un corps dans la
forêt des Landes présentant les mêmes blessures signalé par le
légiste et l'identification des pollens vont amener
les enquêteurs à se rendre dans les Landes d'où l'avocate était
originaire.
On
suit en parallèle le déroulement de l'enquête, de l'équipe de
Lyon, renforcée par les enquêteurs de la DPJ de Bordeaux chargé du
meurtre des Landes avec les scènes où la meurtrière poursuit sa
vengeance avec un certain acharnement qui n’épargne pas une
victime collatérale.
Si
le fait que le lecteur connaissance depuis le début l'identité du
meurtrier est préjudiciable au déroulement de l'enquête qui semble
maladroite, l’intérêt du récit ne réside pas sur ce point, mais
dans les motivations qui conduit le sérial-killer à poursuivre sa
vengeance pour exorciser un traumatisme subi à l'adolescence.
L'enquête en elle même n'avance pas et le chemin du meurtrier
croisera de nombreuses fois celui des enquêteurs qui peinent à
rattraper leur retard sur le lecteur.
Mais
l'intérêt de l'histoire ne réside pas sur l'enquête mais sur ce
qui se passe dans l'esprit du meurtrier qui remonte petit à petit
ses souvenirs sur le drame qui s'est déroulé dans sa jeunesse. Le
point fort du récit extrêmement noir réside sur le cheminement
des pensées et des visions du meurtrier au fur et à mesure qu'il se
rappelle les détails de la tragédie familiale qui s'est déroulé
il y a quelques années et les crimes vont se succéder au fur et à
mesure que reviennent les visages des acteurs et témoins du drame.
L'intensité du roman se fait plus oppressante au fur et à mesure
que l’auteure dépeint le climat dans lequel a vécu le meurtrier
et ce qui l' a poussé à agir : une vie sans amour, un rejet,
des brimades dans un milieu où autant les hommes que les femmes sont
sans scrupules, un monde de violence, un monde où l'alcool coule à
flots jusqu'à la déviance pousse au paroxysme de la cruauté et
aussi. Un acte odieux approuvé par le maître tout puissant et dont
la crainte qu'il cause à son entourage interdit à tous de révéler
ce qui s'est passé tant aux acteurs de la tragédie qu'aux témoins
impuissants.
A
l'opposé de l'intrigue toute en maîtrise, l'on pourrait s'étonner
que l'auteure nous serve la sempiternelle guère de service entre la
police et la gendarmerie, et aussi tous les clichés possibles,
allant du policier cow-boy à la nymphomane, en passant par l'intello
homosexuel, le commissaire dragueur impénitent, l'adjoint qui ne se
remet pas d'une liaison passée jusqu'à la commissaire qui à
l'impression d'avoir gâchée sa vie sentimentale, mais cette manière
de procéder ne fait que renforcer la gravité des faits qui se
déroulent. Et la légèreté dans les échanges verbaux permettent
aux enquêteurs de compresser entre les moments difficiles de la
constations des scènes particulièrement violente.
L'auteure
nous livre avec Mises à Mort un très bon policier sombre à souhait
et qui donne envie de retrouver l'équipe d'enquêteurs dans une
enquête aussi intense.
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