On
le nomme Le Loup, le Père des Combats, l'Homme au Sabre Incurvé...
Aventurier et vagabond, Khlit le Cosaque parcourt les montagnes et
les déserts d'Asie en guerrier intrépide, ne répondant qu'à l
appel du sang et de l'acier. Mercenaire à la ruse légendaire, ce
vétéran aux cheveux gris se défait de ses nombreux ennemis aussi
bien grâce à son esprit affûté qu'au tranchant de sa célèbre
épée. Toujours armé de cette lame que tous redoutent, il sillonne
le monde en loup solitaire, l'oreille tendue. Car là où résonnent
les trompettes de la guerre, Khlit n est jamais loin...
Le loup des Steppes est
le premier tome des Lames Cosaques, à travers cinq nouvelles Harold
Lamb nous entraîne dans les pas de Khlit, un guerrier Cosaque
légendaire. A l'instar de Robert E. Howard qui s'est inspiré de ces
récits pour écrire Le Seigneur de Samarcande, ces nouvelles ont été
publiées dans un Pulp entre novembre 1917 et octobre 1918. Tout
comme dans les aventures de Conan, le récit est essentiellement
centré sur le personnage principal.
Bien qu'il y ait des
similitudes entre les deux personnages l'univers est différent, les
aventures de Conan se déroulaient pendant la proto-histoire, ici
l'auteur nous propulse dans une période plus récente de l'histoire,
donc plus proche de nous et donc historiquement plus facile à
appréhender, notamment par les lecteurs qui s'intéresse au grand
Empire Mongol.
Pour les lecteurs même
si certains noms ont changé d'appellation, l'univers de l'auteur qui
nous entraîne de la Russie Orientale aux portes de la Chine est plus
facile à appréhender. Les territoires dans lequel nous entraîne
Lamb sont vastes, si la carte en début de roman permet de bien
situer les déplacements du héros, certains lieux manquent quelque
peu de descriptions, notamment la ville de Samarcande. La grande
majorité du récit se déroule dans les steppes, comme l'indique le
titre, et dans les bivouacs des différentes armées puisqu'en toile
de fond le personnage principal se trouve en plein conflit opposant
les Cosaques aux Turcs, Polonais, Tatars et Chinois. L'on aurait aimé
visiter plus en profondeur les lieux exotiques rencontrés, ce qui
aurait permis de mieux s'immiscer dans la vie de l'époque. Mais le
dépaysement reste agréable et change des habituels univers
médiévistes.
Les nouvelles sont de
tailles différentes, une toute première très courte qui sert
essentiellement à introduire le personnage, aux deux dernières qui
sont des novellas qui tiennent le lecteur en haleine. Deux novellas
avec une thématique qu est encore d'actualité, à savoir la drogue,
ces deux dernières nous transporte autant dans le fantastique que
dans la fantasy épique. La magie est très peu présente directement
dans les aventures mais laisse souvent planer son aura , notamment
dans la nouvelle intitulée Alamut. Avec cette nouvelle l'auteur a
pris de grande liberté avec l'histoire réelle. En effet la
Forteresse des Assassins fut entièrement détruite au XIIIème
siècle. Historien de profession, l'auteur a choisi d'axer son récit
dans les traces de Gengis Khan et de son épopée faite de nombreuses
batailles qui le virent à la tête du plus grand Empire de tous les
temps. Plusieurs récits qui mêlent savamment l'Histoire à
l'imaginaire et au surnaturel.
L'on a découvert au
début du roman un héros vieillissant rejeté par les siens en
raison de son âge trop vieux pour aller au combat. A l'inverse du
héros de Robert E. Howard, son âge lui confère plus de sagesse,
d'expérience et s'il règle ses différents cimeterre au poing,
c'est toujours de manière réfléchie. En effet plutôt que de se
battre et de discuter après, Khlit discute avant avec ses
adversaires pour les amener là où il le désire avant de
déclencher les hostilités. On a ici un héros très rusé, plutôt
renfermé de nature et qui n'a que peu d'amis. Les personnages
secondaires parfois plus travaillés à ce qu'on pourrait attendre
dans l'héroïc-fantasy sont souvent des antagonistes, pas très
souvent brillants, mais efficaces dans leur rôle mais comme on
pouvait s'y attendre plutôt caricaturaux et donc fortement
manichéens.
Le style de l'auteur
est incisif, acerbe dans les dialogues, parfaitement adapté à ce
type de récit. Mais l'écriture n'est pas aussi simple que dans bien
des romans de ce sous-genre., elle est travaillée et parfois même
alambiquée, mais toujours très évocatrice.
Le Loup des Steppes
entraîne le lecteur dans une suite d'aventures plus palpitantes
lorsqu'on l'on progresse dans les lectures. Une fantasy qui suscite
un brin de nostalgie, une marque de classicisme qui manque parfois
aux écrivains qui se lancent dans ce sous-genre.
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