samedi 2 juillet 2016

Celui qu'on ne voit pas, Mari Jungstedt



Après s'être disputée avec son compagnon lors d'une fête dans leur maison de campagne, Helena Hillerström sort promener son chien le long de la plage. Bientôt, cernée par un épais brouillard, elle sent qu'on la suit. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, tuée à coups de hache.
Frida Lindh, une jeune mère de trois enfants, quitte le bar où elle et ses amies se rencontrent régulièrement. Malgré la nuit et ses quelques verres de vin, elle prend son vélo pour rentrer à la maison. Les rues sont désertes. Elle est seule. Non. Pas seule. Une ombre la suit.
Celui qu'on ne voit pas.
Le commissaire Anders Knutas et son équipe mènent une longue et difficile enquête sous la pression des médias. Quel est le lien entre ces deux jeunes femmes ? Knutas doit découvrir le mobile du meurtrier avant que celui-ci ne frappe à nouveau.


A l'instar des auteurs venus du froid, Mari Jungstedt oppose la quiétude habituelle d'une station balnéaire de Suède à l'atrocité de crimes particulièrement violents. Le récit s'ouvre sur une soirée entre amis avant que n'éclate une crise de jalousie qui vient clore la fête. Une scène en osmose avec les éléments qui se déchaînent à l'extérieur en ce week-end de Pentecôte.

Un crime atroce est découvert le lendemain et l'on va suivre les enquêtes parallèles que vont mener d'une part le commissaire Knutas de la police locale, et un journaliste fort bien informé venu du continent.

L'auteur pose lentement les fondements de son récit, l'enquête démarre lentement sans vraiment de ligne directrice. Malgré cette lenteur, marque de fabrique des policiers nordiques, l'on ne s'ennuie pas, les indices et les autres crimes se succèdent dans une sorte de torpeur ambiante. Une enquête il faut bien l'avouer qui piétine un peu, plusieurs hypothèses sont avancées sans que la police n'est vraiment de piste sérieuse.

Le récit est entrecoupé de flash-backs qui nous parviennent de la voie du meurtrier, donnant au lecteur une avance sur les enquêteurs. L'intrigue et à la fois simple et efficace, l'enquête est portée par des scènes de vies banales et des scènes de crimes tout ce qu'il y a de classique, que viennent entrecouper les inévitables interventions des journalistes fouineurs. Le lecteur est porté, sans d'intense angoisse, de changement de rythme, même lorsque d'autres crimes surviennent il n'y a quasiment pas d’affolement hormis des autorités qui s’inquiètent pour la saison estivale qui va bientôt débutée. Avec ce roman on n'est pas sans relever une certaine analogie avec La Reine de la Baltique de Viveca Sten.

Exit le flic torturé, alcoolique, l'enquête est menée par un tranquille père de famille, plutôt flegmatique, presque nonchalant. Lorsque des divergences d'opinions surviennent avec les enquêteurs venus de la capitale, c'est tout juste s'il transparaît un peu d'agacement, mais il n'y a jamais d'éclats comme c'est généralement le cas l'orque l'on oppose la police locale aux à la criminelle. Parallèlement à cette enquête menée par l'on police, l'on suit l’enquête menée par un journaliste chevronné et son cameraman. Un journaliste qui a un peu raté sa vie et qui consacre tout son temps à son travail. Des personnages de la vie courante qui m'émeuvent pas plus que cela le lecteur. Chacun avec ses objectifs, les deux hommes vont cheminer de concert, rivalisant d’ingéniosité pour découvrir les indices et les informations susceptibles de les mettre sur la piste du tueur.

On n'est pas surpris par l'arrestation du tueur, c'est l'histoire des victimes qui qui créent la surprise. On a faire ici à un fait de société plus courant que ce que l'on pourrait penser, surtout avec les réseaux sociaux qui peuvent démultiplier les possibilités de torture à la fois morale et physique Un polar doux et plaisant, avec ce coté si unique que l'on ne retrouve que chez nos chers scandinaves.





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