dimanche 10 juillet 2016

Eos, G. D. Arthur



"Le sombre destin d'un jeune poète épris de liberté, une tragédie douce-amère, mêlant action, suspense et amours libertaires."

Inspiré par les espoirs d'une république refondée, Eos, un jeune homme amoureux et rebelle, aime vivre l'instant présent. Son utopie en marche ? Une petite colonie, le Val-de-la-lune, qui oscille entre durs travaux et fêtes chaleureuses, jusqu'au soir maudit où elle est sauvagement attaquée par des créatures monstrueuses, réputées disparues depuis longtemps... Eos se révèle alors un combattant sans pitié, au grand dam de ses compagnons et de ses amours. Mais il est loin de se douter qu'il va rencontrer, ce jour-là, son destin.


Le récit s'ouvre sur un groupe d'une trentaine de personnes en route pour fonder une nouvelle colonie pour vivre selon une idéologie libertaire et quelque peu utopiste en marge d'une société républicaine encore jeune mais aux orientations qui s'échappent des visées premières. Dans ces premiers chapitres l'on fait la connaissance des membres de ce groupe et plus particulièrement de trois jeunes adultes qui vivent une relation particulière qui n'est pas s'en faire une analogie avec la vie communautaire hippie. L'auteur prend son temps pour poser les fondements de son univers, a l'instar des colons qui érigent petit à petit leur village.

Il faut attendre une centaine de pages, dans un style travaillé mais un peu pompeux, l'élément déclencheur de l'intrigue, si l'on peut vraiment parler d'intrigue. Un déclencheur plutôt simple, en l’occurrence l'attaque du village par un groupe de peaux vertes. A partir de cette attaque, tout s'enchaîne rapidement, les événements succèdent aux événements.

L'univers de l'auteur est plutôt bien développé, et change un peu de l'univers médiéviste habituel avec non pas des royaumes mais une République. Une République dont hormis certaines machinations pour remporter les futures élections on ne connaît pas les rouages politiques, et notamment sa manière de fonctionner. Un monde où les différents ordres religieux occupent une place prépondérante de par ses influences directes mais qui restent insuffisamment exploités car hormis leurs appellations on n'en sait une nouvelle fois guère plus.

Les Ouarocs ne créent pas vraiment de surprises, l'attaque de ce type de créatures est récurrente en Fantasy. On ne sait pratiquement pas comment ils sont arrivés là, on aurait aimé connaître les raisons de leur présence près du village, les quelques bribes délivrées par les pensées de leur reine sont insuffisantes, un flash-back sur ce qui s'était passé auparavant aurait été intéressant dans les derniers chapitres.

Dans la première partie de l'histoire, l'auteur nous gratifie de scènes de sexe pas vraiment nécessaires, le côté Peace and Love des trois jeunes gens avait été bien perçu, pourquoi en rajouter, on est dans une fantasy pas dans un roman érotique.

On n'arrive pas à s'attacher au protagoniste principal qui passe de doux rêveur en un guerrier haineux en un claquement de doigts alors que dans la première partie du récit on n'a vu aucune séance d'entraînement. Le changement est trop brutal et manque indéniablement de crédibilité. Il aurait été plus logique de voir ses aptitudes aux armes se développer graduellement. Les autres personnages n'arrivent pas non plus à attirer l'empathie du lecteur , ils manquent de profondeur. Seul le chasseur parvient à créer des émotions sur le lectorat attirant une certaine antipathie.

Le point fort du roman c'est sa dynamique, après la mise en place, certes un peu longue, les événements s’enchaînent de manière très rapide, ils n'y a pas de longues descriptions qui ralentissent la lecture. Mais on a tout de même l'impression que l'auteur veut aller trop vite, car le récit semble parfois décousu, l'on a le sentiment parfois d'avoir manqué quelque chose. En effet certains faits auraient nécessiter quelques éclaircissements.

Le dénouement est intéressant, laissant une ouverture pour une éventuelle suite. Au final on est dans une histoire qui n'est pas intéressante, avec de bonnes idées pas toujours exploitées comme cela aurait du l'être, avec un style forcé au départ, un univers survolé et des personnages qui n'ont pas évolué psychologiquement hormis Eos. Ce roman ne marquera certainement pas le genre.





Aucun commentaire: