Les premiers livres, Vincent Carrue

Lecture dans le cadre du challenge :

Ce récit baigne dans un pur climat fantastique qui emprunte tout autant à l'antiquité, au Moyen Age, à la mythologie, mais surtout à la mystique pour créer son propre univers magique. Si la raison accepte la part invraisemblable, c'est parce que le frisson des émotions et l'excitation des aventures prennent le dessus. Nous voilà happés par ces vieillards à barbe blanche, hypnotisés par ces anges aux longues ailes, fascinés par les pouvoirs que confèrent le dédoublement, et quand la porte de la Grande Bibliothèque se referme, un effroi nous emplit car nous avons entendu le grincement de sa lourde porte et que nous savons qu'elle ne s'ouvrira plus. Nous appartenons à ce monde en suivant ces adolescents dans ce voyage initiatique, comme eux, nous allons au bout de nous-mêmes, ravis et effrayés tout à la fois, ayant le bonheur de voyager dans ce monde imaginaire, ce monde des rêves, infiniment plus grand que celui perçu par nos yeux.

Mort dans le monde réel, Ulysse est condamné à rester dans le Vrai-Monde, mais suite à la promesse de pouvoir le ramener sur terre, le Vénérable Copiste Sombre, qui veut s'emparer des Premiers Livres, l'a convaincue de rejoindre la Bibliothèque Sombre. Se sentant rapidement en danger, par le biais du Livre des Rêves de ses parents, il demande l'aide d'Eugénie et Mathieu. Vont-ils pouvoir parvenir à se rendre dans le monde imaginaire ?

Avec un grand méchant à combattre, l'intrigue, une fois de plus, se révèle des plus basiques car très souvent usité dans le genre.

L'univers nous ayant été présenté de long en large dans le premier opus, les descriptions sont donc réduites et les chapitres plus courts favorisent la dynamique de lecture qui est ici excellente.

Le début du récit alterne les deux mondes et dans le monde réel on assiste aux essais du dédoublement astral qui pourra permettre aux deux adolescents de retrouver la Grande Bibliothéque. L'auteur se lance donc dans une diatribe pas forcément utile sur le dédoublement astral et les différents plans astraux. Un cours magistral, heureusement pas très long, mais qui crée une longueur et casse un peu le rythme du récit.

Les combats s'ils sont plus nombreux dans ce récit qui prend une orientation plus fantasy, ils sont malheureusement pas assez exploités : une lacune qui persiste et rend le récit un peu simpliste. Les protagonistes principaux arrivent trop facilement à se débarrasser de leurs antagonistes qui prennent la fuite devant leurs Anges Gardiens.

Malgré de nombreuses inter-actions entre les protagonistes principaux, on n'arrive toujours pas à ressentir pour eux de l'empathie. Des personnages qui possèdent des traits trop caractéristiques de leur génération. On aurait aimé qu'ils évoluent un peu plus par rapport au précédent opus.

Le dénouement prépare bien la suite mais se révèle sans trop d'originalité car plutôt attendu dans la dernière partie.

Au final, un tome supérieur au premier par des retournements de situation plus fréquents mais où les ornières du premier volume ne sont malheureusement pas entièrement gommées. On espère que le prochain tome aura une même dynamique mais qu'il sera plus travaillé au niveau du récit qui s'avère tout de même un peu linéaire.