mercredi 24 février 2016

Le sacrifice du guerrier tome 2, Jacques Martel


Lecture dans le cadre du challenge :





Arkhai le Brûlé, Khan des Khans des clans nomades de la Grande Aride est mort. L'opération de sauvetage mené par son fils a échoué. Pourtant, son sacrifice offre à Jarl un nom de guerre et le respect des autres clans. Jonas, humilié par cette incursion dans la capitale, décide en représailles de capturer la femme et la mère de Jarl. Ses mercenaires exécutent son plan avec succès. Jarl souhaite négocier leur libération mais il est convaincu par les guerriers des clans d'organiser un raid sur Arnok la nouvelle afin de sauver sa famille et d'en finir avec la menace de l'Empire de l'Amer. La colère et la guerre, sous le regard bienveillant du Hoplite, sculptent désormais la destinée de Jarl.


La tentative de libération du Khan des Khans à échouée. En effet, en protégeant la fuite de son fils et d'Oürl, celui-ci a été tué par Jonas, le général de l'Empire Amer. Ce dernier n'en a pas fini avec les clans qui en représailles attaquaient les convois des marchands, il fait enlever la mère et l'épouse de Jarl. Devenu khans des khans, Jarl va tenter de les sauver.

L'histoire reprend là où on l'avait laissée au tome précédent, avec toujours le même style de narration, mais cette fois-ci les flashbacks sont consacrés au passé douloureux de la Reine Vierge. Son personnage beaucoup plus complexe occupe le devant de la scène, ce qui est plutôt rare dans un roman d'Héroïc-fantasy. En effet, en règle générale les personnages féminins servant plus à mettre en valeur le protagoniste principal.

Le style de narration alternée de l'auteur occupe ici moins de place que dans le tome précédent car rapidement il s'intéresse au présent avec le conflit qui oppose les deux nations. En effet, dès que les deux armées s'alignent en formation de bataille, l'histoire entre dans un récit martial excellemment structuré pour nous offrir une vision homérique des combats à la manière des aèdes des temps jadis. Des combats qui s'étalent sur plusieurs pages, l'auteur intercalant dans les combats de masse, les actions individuelles des protagonistes principaux. La qualité descriptive de ces moments, qui sont sans contexte le point fort du roman, permet à l'auteur d'enchaîner scène d'action sur scène d'action tout en gardant une très bonne fluidité au récit.

Le récit prend alors une tournure de Légende, les protagonistes principaux, hormis le héros du tome un, prennent une dimension telle que le lecteur se retrouve projeté dans une saga identique à celles narrées par les écrivains Grecs, Latins et Germaniques, les personnages mythiques s'inscrivant dans nos mémoires comme des Héros des Temps Anciens. La magie qui était sous-entendue dans le premier opus est ici bien présente. Rien de vraiment exceptionnel puisqu'elle se révèle plutôt classique avec des sorts chamaniques, mais aussi dans le final nécromantique. La magie qu'elle soit divine où interagissant sur les phénomènes naturels fusionnement de fort belle manière avec le récit amplifiant le côté épique des actions des protagonistes.

L'intervention des Dieux guerriers est presque omniprésente dans le récit, soit direct soit par le biais d'Immortels qui aident dans chaque camps les protagonistes, ce qui donne une autre dimension au récit. On voit également apparaître un bestiaire restreint avec des créatures qui viennent des enfers, mais aussi un familier qui se métamorphose. Les personnages restent aussi charismatiques, très bien dépeints la préférence du lecteur allant vers Le Roi Solitaire qui représente la voix de la sagesse, la Reine Vierge qui symbolise le combat, le Conciliateur d'Airain, qui a remplacé avantageusement Jonas, représentant ainsi la force raisonnée du fin stratège.

Malheureusement si les nombreuses scènes d'action nous offrent un récit enlevé, elles ne laissent pas de place à une intrigue de fond, ni au développement du monde présenté au premier opus. Les raisons du conflit sont peu explicités et le caractère guerrier des barbares apparaît à plusieurs reprises trop manichéen, frôlant presque la caricature. Quand au final, il ne présente aucune surprise, trop entendu depuis le premier volume, et logiquement l'on est un peu déçu. L'écriture du roman est toujours aussi fluide et évocatrice, elle n'est pas sans rappeler les meilleurs écrits des maîtres du genre .

Avec ce deuxième tome plus tourné vers l'action l'auteur nous offre une dynamique de lecture très agréable, une histoire de bonne facture mais qui n’arrive pas à sortir des habituelles ornières de l'Héroïc-fantasy.








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