Jarl,
fils d'Arkhai le Brûlé, Khan des Khans des clans nomades de la
Grande Aride, montre des aptitudes à la guerre dès son plus jeune
âge. Craignant pour sa vie, Isara, sa mère, veut empêcher
l'accomplissement de cet avenir sanglant. Il quitte alors les clans
pour étudier dans une grande cité. Lorsque Arkhai est fait
prisonnier par l'Empire de l'Amer, Isara comprend que les fils de la
destinée de Jarl sont déjà tissés. L'animosité et le désir de
conquêtes de l'Empire le contraignent à reprendre le projet
d'unification des tribus de la horde. A ses côtés, deux héros
légendaires, le Roi Solitaire et la Reine Vierge lui apportent leur
soutien. Il se heurte pourtant à l'hostilité des autres Khans qui
ne reconnaissent pas l'autorité du " sans nom ". Il décide
dans ces conditions de libérer son père. Dans l'ombre, le
mystérieux hoplite veille sur sa destinée...
Jarl,
fils du Khan des Khans, éloigné par sa mère, d'une prophétie
sanglante, a vécu sa jeunesse dans les citées impériales de de
l'Amer d'où elle est en même issue. Mais lorsque son père, qui
venait d'unifier sous sa bannière tous les clans est emprisonné par
l'Empire, il prend conscience de sa destinée. Mais pour stopper la
progression des légions de l'Empire sur les terres des clans, il
doit leur prouver qu'il est digne de les mener à la victoire en
devenant le
Dayntsch Amia, le Don du Guerrier. Pour se faire il peut compter sur
quelques proches et d'un mystérieux personnage qui veille dans
l'ombre sur sa sécurité.
Chronologiquement
le récit se situe après La Guerre de l'Hydre déjà chroniqué
précédemment, mais dans ce cycle de fantasy, comparable à celui
de David Gemmell, il est préférable de commencer par le Sacrifice
du Guerrier pour mieux s'imprégner de l'univers et faire la
connaissance de personnages récurrents aux deux récits.
Dans
un univers médiéval proche des grandes invasions barbares, avec
notamment les Huns et la fin de l'Empire Romain, l'auteur parvient
très rapidement à nous immerger dans les contrées arides de son
monde sombre et sans merci. Le monde dépeint par l'auteur, qui
mélange habilement des légendes et des personnages mystiques,
s'avère tout à fait crédible. En effet, il apporte beaucoup de
soin à nous décrire les us et coutumes, les formes d'expression
culturelle, et la foi de ces deux peuples que tout oppose. L'univers
n'est pas sans rappeler les mythes grecs avec un panthéon discret
mais omniprésent où, par l'intermédiaire des hommes ; les
divinités guerrières s'affrontent sur Terre.
Le
postulat de départ, à savoir empêcher l' Empire de s'emparer des
territoires claniques en unifiant les tribus ne fait pas dans
l'originalité et se révèle plutôt basique, mais le synopsis
fonctionne très bien. L'auteur met en place, au fil des pages, le
contexte géopolitique les personnages, la mythologie, les us et
coutumes des deux nations. Plus l'on avance dans le roman, plus les
pièces s'imbriquent entre elles et le récit prend de l'ampleur
donnant une vision élargie de cette grande épopée. La notion de
magie est présente avec les shamans mais même si parfois elle est
utilisée ses effets ne sont pas exprimés visuellement. Les
combats sont omniprésents dans le récit, d'une précision rare et
d'une forte intensité. Le lecteur vibre à l'unisson des personnages
comme s'il se trouvait dans la peau d'un des épéistes.
Bien
que nous nous trouvons dans une héroïc-fantasy de deuxième
génération, les protagonistes qui accompagnent le héros sont des
légendes vivantes, hautes en couleurs qui apportent un plus au
récit. Que ce soit le héros ou les personnages de second plan, ils
ne sont ni stéréotypés, ni ridicules mais complexes, profonds,
malgré que parfois certains traits de caractère soient légèrement
accentués mais ne sommes nous pas en présence de barbares. Le
personnage étrange du Hoplite qui apparaît parfois est dans cette
première partie peu exploité, mais par contre son côté mystérieux
apporte plus de suspense au récit.
La
structure du récit est particulière, l'auteur commence son récit
par la fin, alternant à chaque chapitre l'ascension du protagoniste
principal en deux temps entre les événements récents et la
jeunesse du jeune homme. Le début du roman commence par l'événement
le plus récent de l'histoire mais nous livre par la suite les autres
événements sans ordre précis. Une manière qui peut paraître
étrange au lecteur mais qui colle parfaitement à l'esprit de ces
indomptables peuplades de ces guerriers des steppes. Cette manière
de procéder éclaire le lecteur sur la façon d'arriver à la
situation de fin et l'attitude présente du protagoniste principal.
Le style de l'auteur est totalement maîtrisé, recherché, nous
plonge de manière à la fois sauvage et mélancolique dans un récit
légendaire comme loué par les poètes et les bardes. Avec des
références historique habilement disséminés ici et là, l'auteur,
passionné d'histoire médiévale, apporte certaine profondeur au
récit.
Avec
ce diptyque et la Guerre de l'Hydre l'auteur nous entraîne, aux
côtés de figures héroïques torturées et dans un univers à la
fois historique et mythologique très travaillé , dans une saga qui
n'est pas sans rappeler le cycle de Drenaï, notamment par la forme
narrative, les comportements humains et la frénésie des batailles.
Pour son premier roman, malgré l'omniprésence de flash-backs,
l'auteur nous démontre, comme dans son deuxième roman, une grande
maîtrise de l'épopée.
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