dimanche 19 avril 2015

Abyme, Matthieu Gaborit


Dans le cadre du challenge :



Enclave au sein des royaume crépusculaires, Abyme est un havre cosmopolite, haut lieu de la diplomatie, une cité phare majestueuse où dangers et guet-apens sont monnaie courante pour le farfadet Maspalio, c'est "sa" ville, qu'il connaît à la perfection pour en avoir exploré chaque sombre recoin, pour en avoir inlassablement arpenté chaque travée, place ou canal aussi paraît-il le mieux placé pour retrouver un démon qui a échappé aux abysses et rôde désormais dans les ombres. A vrai dire, il n'a pas le choix : Vladitch, un Advocatus diaboli, le tient sous sa coupe. Mais quand de surcroît un assassin se met a décimer ses proches, vivre en Abyme se révèle bien périlleux, même pour un ancien prince-voleur..


Avec ce roman l'on retrouve l'univers déjà rencontré dans les chroniques des Crépusculaires. Un univers à la fois poétique et nostalgique où l'on retrouve la magie rencontrée dans les chroniques avec les Danseurs et les Accordés.

L'auteur nous entraîne dans à la découverte des tréfonds de cette mégalopole dans les pas d'un ancien prince des voleurs et farfadet qui enquête sur la disparition d'un démon mais aussi sur le meurtre de l'un de ses amis dont il est accusé. Avec ce thriller fantasy l'auteur nous entraîne dans une intrigue passionnante malgré une dernière partie qui change de narration et ralenti le déroulement de l'histoire. La tension baisse au lieu d'atteindre son paroxysme, le récit s'essouffle et c'est dommage.

Même si l'histoire se déroule intégralement dans la ville à la fois baroque et intrigante d'Abyme, l'univers de l’auteur déjà rencontré dans les chroniques des Crépusculaires acquiert avec ce second livre une richesses impressionnante. Les idées fusent, se mélangent, pour créer un univers particulier que l'on ne retrouve dans aucun des nombreux romans de fantasy. Avec, à l'époque une magie innovante et originale, l'auteur nous gratifie d'un univers à la fois beau et fragile, sombre et enchanteur, et tout particulièrement attractif. On retrouve comme dans les Crépusculaires un côté jeu de rôle notamment avec la présence de nombreuses guildes.

Les personnages, bien que manquant d'originalité, sont correctement traités et réalistes. Le personnage principal, prince voleur à la retraite, farfadet au milieu d’un monde peuplé d’humains, démons, sirènes et autres créatures, est attachant et à travers ses yeux on découvre la cité à laquelle il est viscéralement attaché. Un personnage principal qui a le mérite de nous faire éviter le poncif de l'adolescent naïf et courageux. On regrettera toutefois que certains des personnages n'aient pas été plus développés, notamment du point de vue psychologiques.

Tout comme dans les chroniques des Crépusculaires, l'écriture est fluide, ciselée, poétique qui ajoute un plus au récit.

Au final, une intrigue bien menée, tout a fait au niveau d'un bon polar qui aurait lieu dans un cadre plus conventionnel, mais surtout un univers particulièrement réussi, avec une cité qui semble réellement vivante et qui s'impose comme le personnage principal du roman.  




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