Lecture dans le cadre du challenge :
C'est
à Landor qu'on trouve la plus importante école de serviteurs de
Civilisation. Ceux qui en sortent, les factotums, savent repasser le
linge de leur maître, réciter sa généalogie et éviscérer ceux
qui le regardent de travers. Leur fidélité, garantie par des années
de lavage de cerveau à la lessive patriotique, n'est plus à
démontrer. C'est pourquoi, lorsque Sylve trahit son seigneur et lui
dérobe une précieuse relique, c'est l'incompréhension... puis la
chasse à l'homme. Sauf que Sylve n'a jamais rien volé. Et peut-on
qualifier de traître celui qui a ajusté ses principes par amour ?
Le guerrier naïf qui n' jamais quitté Landor est en route pour la
baronnie de Grish-Mère. Il espère y laver sa réputation, mais il
se retrouve à la merci de la puissante Guilde des Épiciers. Son
érudition et son excellence au combat ne lui sont alors que d'un
faible secours...
Sylve,
un serviteur de luxe, entraîné dés son plus jeune âge à répondre
aux moindres exigences du seigneur qu'il sert va se lancer sur les
traces d'un ménestrel avec lequel il avait sympathisé, ce dernier
ayant volé un artefact à son seigneur. Mais il va devoir évoluer
dans un monde qu'il ne connaît pas et va se retrouver mêlé à un
complot politique qui va dépasser ce à quoi il avait été préparé.
Il ne lui reste que quelques semaines pour réparer la traîtrise
dont il a été victime mais il est traqué par l’École qui l'a
formé.
Le
postulat de départ est assez classique. En effet le personnage
central se lance sur les traces d'une statuette volée à son
employeur : le côté enquête aurait pu être intéressant et
donner lieu a de multiples actions comme le laisse sous-entendre la
quatrième de couverture, mais...
Ici
comme dans le premier tome l'intrigue s'avère peu développée,
noyée dans le flot des informations sur la nouvelle baronnie que
l'on découvre, sur le ressenti du personnage principal, ses
autocritiques et sa découverte d'un monde dans lequel il n'était
pas au vu de sa formation prêt à appréhender.
L'auteure
comme à son habitude alterne le présent et le passé du
protagoniste principal. Elle nous fait donc découvrir deux baronnies
assez différentes l'une deux l'autre : l'on a d'une part une
baronnie îlienne et matriarcale et de l'autre une société
médiéviste très à cheval sur les principes.
L'univers
et les thématiques abordées sont une fois de plus les points forts
du récit. On peut toutefois regretter, au contraire du tome un,
qu'il n'y ait pas de développer d'interactions entre les deux pays
et qu'on ait peu d'informations concernant les dirigeants.
Les
moments d'actions sont certes intéressants à suivre mais ils
s’avèrent peu nombreux. Lorsqu'il y a enfin un combat il s’avère
malheureusement insuffisamment développé et peu visuel. Il est
indéniable qu'à l'instar du tome un on est noyé dans des passages
très longs et que l'on s'ennuie très souvent.
Les
personnages dans leur ensemble sont bien dépeints mais l'on a du mal
à s'attacher à eux. Sylve le personnage central, du fait de sa
confrontation de ses acquis avec la société dans laquelle il se
retrouve projeté malgré lui, apporte des réflexions intéressantes
et d'actualités. En effet certains points abordés peuvent être
amenés à nous interroger sur notre monde.
La
plume de l'auteure se révèle très visuelle. Le récit fourmille de
détails, mais cette qualité est aussi le principal défaut de
l'histoire car elle se fait au détriment de l'action. L'auteure n'a
malheureusement, une fois de plus, su doser les deux parties.
Au
final une fantasy intéressante mais des intrigues trop simples, un
gros déséquilibre entre les passages descriptifs et les phases
d'action ! C'est dommage car l'univers était intéressant mais
dans la découverte de la baronnie présentée dans cet opus
l'auteure en fait un peu trop sur le côté matriarcal et l'on sombre
par moments dans la caricature.
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