Lecture dans le cadre des challenges :
Attention
ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains. Vous allez
entrer dans la tête du tueur... et avec Will Edwards vous n'en
sortirez pas indemne. On vous aura prévenu ! À quinze ans, Will a
déjà conscience de sa différence. Solitaire, maltraité, il jette
son dévolu sur une de ses camarades de classe. Ce qui n'aurait dû
rester qu'une banale amourette devient une véritable obsession pour
celui qui se révèle déjà comme un prédateur redoutable. Car Will
est un tueur en série en devenir qui se construit pas à pas.
Lorsqu'il estime le temps venu de livrer ses victimes au monde, il
part sur les routes des Etats-Unis. Sa signature déroutante ne tarde
pas à attirer l'attention du FBI. Pourtant, l'enquête de l'unité
spéciale s'enlise. Un nouveau profiler, RJ, arrive alors en renfort
dans l'équipe. Tous les espoirs reposent sur lui pour démêler les
mises en scène de ce tueur diabolique.
Au
début du roman l'auteur nous plonge dans l'intimité du sérial
killer en devenir nous décrivant les tortures infligées par ses
camarades de lycée, les humiliations infligées par les professeurs
qui font de lui la tête de turc de la classe. L'adolescent n'a qui
vers se tourner puisque chez lui c'est encore pire depuis la mort
de sa mère qui n'était pas exempte de tout reproche.
Puis sa vie
change lorsqu'une nouvelle lycéenne prend sa défense mais cette
situation plonge l'adolescent dans un dilemme : comment des gens
peuvent-ils être heureux alors que lui souffre autant. La bonne
action ne va pas avoir l'effet escompté car l'adolescent bascule et
l'auteure nous plonge graduellement dans l'horreur en nous décrivant
minutieusement le parcours du jeune homme. Elle nous livre les
meurtres qui se succèdent insistant par tous les stades, toutes les
émotions, que ressent le jeune homme : l'excitation pendant les
phases de repérage de sa future victime, jubilation et fierté
lorsqu'il parvient à faire souffrir ses victimes à un degré qu'il
espérait ou lorsqu'il trouve de nouvelles tortures à inclure dans
son cérémonial, colère et frustration lorsque ses proies meurent
trop vite. Colère et frustration envers lui même également car la
proie n'était pas à la hauteur de ses attentes et qu'il faut qu'il
améliore sa technique.
Certes
les scènes sont assez répétitives, mais c'est un peu normal avec
un sérial killer qui reproduit généralement la même schématique,
mais si cette impression se fait jour dans la tête du lecteur c'est
le style qui produit cet effet, trop simple paraissant linéaire
malgré les nombreux rebondissements. On ne peut écarter à la
lecture cette impression qui fait ressortie une peu trop ouvertement
qu'il s'agit d'un premier roman.
Un
point renforcé par les inévitables clichés sur les enquêteurs, on
a la nette impression que l'auteure a voulu regrouper tous les
travers de la police : le bleu, l'ivrogne, la nymphomane ,
le bourreau de travail qui vient de divorcer et ne sait comment
réagir avec les femmes... en ne décrivant que les plus puérils.
L'accumulation de ces multiples travers sur une équipe,en est
risible pour ne pas dire décevant.
Et
que dire de la conclusion de ce roman, certes elle laisse présager
une éventuelle suite, mais elle s'avère par trop téléphonée.
Au
final les promesses de la quatrième de couverture n'ont été que
partiellement respectée et c'est donc avec un avis plutôt mitigé
que l'on sort de cette lecture. Pourquoi faut-il que les éditeurs se
doivent obligé d'inclure sur la dernière de couverture des avis de
lecteurs imaginaires, cette manière de procéder tend à ce que l'on
juge plus sévèrement le roman lorsqu'il ne répond pas pleinement à
nos attentes et qui ne donne aucune envie de lire un autre ouvrage
de l'auteur.
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