samedi 10 mars 2018

La prophétie des âmes, intégrale de Sacha Isaïn


Lecture dans le cadre du challenge : 




Au royaume de Meeran, la jeune reine Nuala règne depuis deux cycles des saisons. Tel que la loi ancestrale l'y autorise, Lord Jarlatt la défie en combat singulier afin de s'emparer de son trône. Il choisit le mystérieux Solund pour être son champion. Qui est ce Solund, un esclave surgi de nulle part aux pouvoirs magiques et à la science du combat le rendant invincible ? Nuala sait déjà qu'elle aura un autre combat autrement plus capital à livrer si elle l'emporte. La Chanson Sacrée de Thesus est une prophétie dont chaque prédiction s'est toujours révélée juste depuis plus de deux millénaires. Or, les derniers vers de la chanson sont clairs, une guerre se profile contre le vaste empire du Kalyann, l'un des sept royaumes du monde de Nuala, et ses conséquences seront terribles puisque la survie de ce monde sera en jeu. La seule solution sera de pacifier les sept royaumes, dont cet empire gigantesque qui refuse de négocier. Solund sera-t-il un ami ou ennemi ? Quel est le véritable objectif d'Amrish, l'empereur du puissant Kalyann ? Que signifie le dernier vers de la Chanson Sacrée précisant que seules les Âmes Pures pourront sauver le monde ? Et d'ailleurs, qui sont ces Âmes Pures ? Et pourquoi le chaman Finnur du monde qui n'existe pas s'intéresse-t-il autant à Nuala et Solund ? Dans un monde médiéval imaginaire, les héros de la Prophétie seront confrontés à leur devoir qui les contraindra à se combattre. Leur unique objectif sera le même : sauver le monde. Sauf que chacun est guidé par sa propre prophétie parfois très différente. Alors, lequel détient la seule vérité ? Et d'ailleurs, il y a-t-il une seule vérité ? 


Au début du roman l'on découvre Nuala, le reine du Royaume de Meeran qui vient d'être défiée pour le trône par un Lord comme prévu dans les lois du royaume. Se refusant à prendre un champion elle va devoir combattre un esclave venu du Nord.

Dans les premiers chapitres l'on suit également Amrish l’Empereur du Kalyann à la tête d'une immense armée marchant contre les royaumes pour imposer une foi unique comme son dieu lui à demander.

Avec une croisade religieuse le postulat de départ s'avère des plus simples. Les différents royaumes vont devoir s'unir, malgré leurs divergences, face à cette menace, et l'on va tour particulièrement dans ce récit les Âmes Pures de chaque royaume qui vont s'unir contre les desseins des Dieux sans savoir qu'ils en sont au départ les marionnettes de leurs différentes déités.

L'univers médiéviste quoique classique est assez intéressant, l'auteur puisant dans divers pans de l'histoire mais aussi dans de nombreux mythes. Certes il n'est pas toujours évident de prime abord d'identifier d'identifier les sources de l'auteur mais l'important c'est que l'osmose fonctionne. L'auteur parvient sur ce point à se réapproprier les différents éléments pour nous proposer quelque chose de cohérent.

Avec une guerre qui se profilait à l'horizon on pouvait espérer une fantasy épique mais malheureusement l'auteur a essentiellement centré son récit sur ses personnages, leurs ressentis, leurs émotions, leurs introspections, leurs questionnements, et leurs amours... De cette manière de procéder les longueurs succèdent aux longueurs et il en résulte une dynamique de lecture des plus lente ce qui génère chez le lecteur à maintes reprises l'envie de cesser la lecture malgré une histoire qui n'est pas inintéressante. C'est le gros point noir de ce roman mais ce n'est pas le seul reproche que l'on puisse faire.

Les personnages se révèlent attachants à suivre si l'on fait abstraction de leurs amours mais ils se révèlent également naïfs et puérils dans leur manière d'être ou de procéder et sont à de nombreuses reprises quasi caricaturaux. Les incursions des personnages dans une sorte de monde parallèle et l'un des points forts du roman mais l'on reste un peu sur notre faim car ces incursions ne sont pas assez exploitées.

La magie dans le début du roman offrait des possibilités innovantes mais dans la manière de l’exploiter l'auteur a opter pour le démonstratif plutôt que dans la finesse, elle se révèle surpuissante et de par trop classique dans son exploitation.

Leurs interventions des dieux pour asseoir leur prédominance, bien que récurrente dans le genre, étaient intéressantes mais pas assez poussées dans le récit et quelques peu tardives.

Au final, le développement de l'histoire est par trop intimiste, les relations amoureuses prenant trop le pas sur le développement de l'intrigue et ce n'est que dans les derniers chapitres que l'histoire parvient à captiver le lecteur. La mise en page du roman n'est pas soignée : désignation des chapitres collées au texte, mots collés entre eux,... ce qui est inadmissible pour le prix demandé !!!



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