L'AUTEUR
Historienne médiéviste
franco-italienne, spécialiste des Templiers, Simonetta Cerrini est
l 'auteur d'une thèse sur la spiritualité laïque du Moyen-âge
et des Templiers qu'elle a passé en 1998 à l'université Paris IV
Sorbonne. En 2007, elle publie en 2007, une version tout public de sa
thèse « La révolution des Templiers ». Membre de la
Society for the Study of the Crusades and the Latin East, elle prône
un rôle actif de l'historien pour contrer les idées fausses et
rappeler à tous les faits du passé.
De l'extraordinaire
histoire des Templiers (1120-1312), seuls neufs manuscrits
subsistent aujourd'hui qui en racontent la genèse. L'historienne
Simonetta Cerrini les a longtemps cherchés avant de les trouver l'un
après les autres : à Rome, à Bruges, à Prague.... jusqu'à
Baltimore aux États-Unis – comme un jeu de piste à la manière
d'une enquête. Chaque manuscrit forme un chapitre de cet ouvrage,
décrivant les règles de cet ordre, la vie au quotidien de ses
membres, mais aussi la personnalité du premier Grand Maître des
Templiers Hugues de Païens. En 1120, celui-ci eut l'idée de fonder
à Jérusalem une société alternative à celle de son temps, où
l'on pouvait accéder au sacré sans se couper du monde, être à la
fois religieux et laïc. Mais l'Ordre du Temple voulait aussi
s'ouvrir au plus grand nombre, refusant par exemple l'usage exclusif
du Latin, trop élitiste à ses yeux, et se montrant très tolérant,
curieux des autres expériences religieuses, l'Islam par exemple,
comme en témoigne ici l'amitié entre les Templiers et le célèbre
émir Ousama.
Une thèse
de doctorat innovante.
En
décortiquant scrupuleusement les manuscrits qui sont parvenus
jusqu'à nous, l'auteur éclaire la genèse de l'Ordre du Temple,
elle porte un regard renouvelé sur l'histoire qui changé, au
Moyen-âge, les rapports entre la Chevalerie et l’Église. Son
étude tend à démontrer, de manière rigoureuse et critique, que
Maître Hugues de Payns a voulu, à rebours de la réforme
grégorienne, sacraliser les laïcs, les cléricaliser, revenir à la
société Carolingienne où les trois corps de la société
chrétienne étaient associés de très prés au mystère de
l'incarnation et à la vie de l'église. La réforme grégorienne
avait écarté, délibérément les laïcs quelque soit le rang
qu'ils occupaient dans la société, quel que soit le rang qu'ils y
occupaient dans son organisation suite à la « Querelle des
Investitures ».
Dans
ce travail innovant, l'auteur restitue les étapes de cette
révolution pacifique que représente au Moyen-âge l'aventure des
Templiers qui était porteuse d'un message mystique fondamental qui
alimente aujourd'hui encore un vaste mythe et de révèle une source
d'inspiration pour bons nombre d'écrivains. Nous sommes loin des
mythes construits autours de leur supposé « trésor »,
des malédictions proférés par leur dernier grand maître Jacques
de Molay en montant sur le bûcher et de la sulfureuse réputation
répandue pour justifier les supplices qu'ils endurèrent au temps
des Rois maudits. Dans ce travail, elle met en avant l'originalité
de l'ordre qui dans son organisation n'est pas s'en faire penser à
l'Islam.
Avec
un texte alerte, fluide, non dénué d'humour,structuré de schémas
bienvenus pour comprendre quel texte codifié se retrouve le
manuscrit de la Règle du Temple, l'auteur livre une bibliographie
dense et quasi-exhaustive qui enchantera les passionnés des ordres
religieux-militaires. Un très beau livre où l'auteur fournit une
version « tout public » sur sa thèse, et qui éclaire
une société, celle de la fin du XIe et début du XIIe siècle.
Cette
histoire perdue au XIIe siècle fait apparaître le caractère
novateur et original de l'Ordre en même temps qu'elle en renouvelle
l'approche. On comprend combien la création de l'Ordre des
Templiers fut une idée révolutionnaire. A l'aube du XIVe siècle,
l'Ordre fut interdit en France, Philippe le Bel obtint leur
condamnation, mettant un terme à une aventure spirituelle qui avait
duré plus de deux siècles.
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